2014/03/31

Un candidat a soixante-huit ans, écrit Le Monde, l'autre en a 49. Personny n'y voit de problème ?


Ignorons la défaite sans précédent du parti socialiste aux élections municipales de 2014 pour focaliser sur un détail journalistique dans l'article de Raphaëlle Bacqué dans Le Monde.
Ses supporters ne sont pas les seuls à croiser les doigts pour sauver Bernard Poignant d'un ballottage d'autant plus défavorable que l'effondrement de ses alliés écologistes au premier tour le prive de réserves. Depuis dimanche soir, François Hollande téléphone presque chaque jour pour s'enquérir de sa campagne. Car si Poignant chute, le chef de l'Etat en sera tenu pour partie responsable. Le Télégramme, qui fait presque toujours suivre le nom de Bernard Poignant d'un « LE conseiller du président » écrit en lettres capitales, appelle cela « l'effet double lame » : au niveau local, un plan de circulation très contesté et une certaine usure du pouvoir ont érodé les suffrages de l'électorat plus centriste de l'édile de soixante-huit ans. La proximité affichée avec un Hollande impopulaire a cisaillé les votes de l'électorat populaire.
« IL A UN BUREAU À L'ELYSÉE... »
Ses adversaires ne l'ignorent pas. Attablé au Bar des amis, au cœur du vieux Quimper, la tête de liste UMP, Ludovic Jolivet, un communicant de 49 ans qui est arrivé en tête au premier tour avec 29,3 % des voix contre 27,9 % à Poignant et a fusionné sa liste avec la MoDem Isabelle Le Bal (14,9 %), ne manque pas de souligner : « Il paie les erreurs du gouvernement d'autant plus fort qu'il a un bureau à l'Elysée… » Ah, ce fameux bureau !
Bernard Poignant a soixante-huit ans, Ludovic Jolivet a 49 ans.

Personne ne voit un problème ici ?  Soit le maire de Quimper devrait avoir soixante-huit ans, et son adversaire quarante-neuf (en lettres), soit le socialiste devrait en avoir 68 et le candidat UMP 49 (en chiffres).

De façon générale,il me semble que les journaux devraient mettre tous les âges en chiffres, en tout cas ceux de deux chiffres et plus (au-dessus de neuf), comme le font les Anglo-Saxons. Les écrire en lettres prend beaucoup de place (alors que la plupart de papiers sont plus longs à l'origine et sont coupés pour les intégrer dans les pages du journal). Je me souviens encore d'un article sur les nombreux candidats à une élection présidentielle. Il s'agissait de l'ensemble des candidats républicains contre Clinton en 1996 (presque une dizaine) et à pour chacun, leur âge était inclus, et cela en lettres. Une demi-douzaine de lignes perdues pour rien. Par ailleurs, je dirais qu'en lisant, le cerveau du lecteur moyen intègre plus vite les chiffres (49 plutôt que quarante-neuf, par exemple 68 plutôt que soixante-huit).