2014/12/03

L'Attraction du Vide, le dernier roman de Bertrand Latour


Parution du livre de Bertrand Latour, L'Attraction du Vide, aux Éditions Tatami.
L'ATTRACTION DU VIDE(Tatamis, 2014)L'HISTOIRE CRUELLE ET DÉSOPILANTE D'UN ÉCRIVAIN MAL ENGAGÉ

Trois romans publiés, trois échecs retentissants : Vincent Marchal est un écrivain aux abois.
Véritable autiste du réseautage, il n'arrive pas à se faire la moindre relation dans l’édition et
dans les médias où ses livres n'ont aucune chance d'avoir de la visibilité.
Il faut dire aussi que les flics de la pensée, gardiens du politiquement correct,
ne semblent guère apprécier les libertés qu'il prend avec les grandes valeurs de l'époque.
En contrepoint de cet éternel loser, Xavier Courtils est, lui, un auteur à succès
tout ce qu'il y a de respectable, d'autant qu'il est également éditeur et journaliste.
Pourtant une seule chose lui manque qui couronnerait sa déjà brillante carrière :
un grand prix littéraire. Il y travaille.
Alors qu'au cours d'un atelier d'écriture qu'il anime à la prison de Nice,
il sympathise avec un détenu, jusqu'où Vincent Marchal sera-t-il prêt à aller pour que
son prochain roman ne soit pas encore un échec ?
Et alors qu'une virulente cabale est montée contre lui,
jusqu'où Xavier Courtils sera-t-il prêt à aller pour décrocher le Prix Renaudot ?

À travers les destins croisés de deux hommes, L'Attraction Du Vide
nous précipite au cœur de l'incroyable machine à broyer les artistes
et à fabriquer des imposteurs qu'est devenue la littérature française.

teaser : L'attraction du vide, de Bertrand... by enquete-debat

2014/11/13

On veut produire des voitures, mais on veut dissuader les individus de les utiliser et donc de les acheter !


Pour illustrer les absurdités des décisions publiques de son époque, le grand économiste français du début du XIXe siècle, Frédéric Bastiat, prenait l’exemple de la construction à grands frais d’une ligne de chemin de fer entre Paris et Bruxelles afin de faciliter les transports de personnes et de marchandises. 
C'est ainsi que Pascal Salin commence ses propos sur « La guerre contre les automobilistes : destructrice et immorale ». Le Professeur émérite d’Economie à l’Université Paris-Dauphine poursuit :
Mais une fois la ligne achevée, l’Etat engage de  nouvelles  dépenses  pour  entretenir des  douaniers  chargés  d’empêcher  ou de  freiner les  échanges  de  marchandises. Si Frédéric Bastiat était encore en vie, la période actuelle lui fournirait bien des exemples d’absurdités de ce genre.

Ainsi,  les  gouvernements  français  sont généralement  soucieux  de  maintenir l’activité  de  la  production  d’automobiles,  comme  en  témoigne  l’absurde « prime  à  la  casse »  décidée  en  2010.

Cette mesure a certes stimulé les achats de  voitures  pendant  une  courte  période,  mais  le  rajeunissement  du  parc automobile  qui  en  a  résulté  conduit maintenant à une diminution des achats et  a  essentiellement  eu  pour  conséquence  d’introduire  de  l’instabilité  dans la  production  d’automobiles.  Toujours est-il  que,  parallèlement  à  ce  désir  de maintenir  ou  d’accroître  la production  d’automobiles,  les  gouvernements inventent une série de mesures destinées  à  décourager  les  automobilistes et à les inciter à renoncer à l’usage de la voiture. Ces mesures sont  bien  connues,  qu’il  s’agisse  du permis à points, des contrôles radars, mais  aussi  de  décisions  plus  ponctuelles comme celle qui, à Paris, consiste à supprimer la voie sur berge sur la rive gauche de la Seine de manière à créer des embouteillages censés être dissuasifs pour les automobilistes.

On veut donc produire des voitures, mais on veut dissuader les individus de les utiliser et donc de les acheter ! Les gouvernements sont ainsi victimes d’une erreur intellectuelle fréquente : celle qui consiste à se focaliser sur la production et à ignorer ou mépriser les besoins humains.

Or les êtres humains sont tous confrontés au même problème, celui de la rareté du temps. Ils sont par ailleurs des êtres sociaux, c’est-à-dire qu’ils vivent grâce à leurs rapports les uns avec les autres. Mais aller au-devant d’autrui, aussi bien pour des échanges commerciaux qu’affectifs, cela demande du temps et il est donc rationnel de chercher à réduire le plus possible le temps occupé aux déplacements. C’est bien pour cela que l’automobile a été inventée et on doit la saluer comme l’une des plus grandes réussites de l’esprit humain dans l’Histoire de l’humanité.

L’automobile est un extraordinaire instrument de développement économique parce que le progrès n’est pas possible si l’on ne recourt pas à l’échange; or, l’usage de l’automobile facilite les échanges et, en économisant le temps, il permet aux êtres humains de se consacrer davantage à d’autres tâches productives.

L’automobile est par ailleurs un extraordinaire instrument de liberté parce qu’elle permet à chacun de se déplacer à n’importe quel moment et rapidement.

Mais c’est peut-être, malheureusement, parce qu’elle est un instrument de liberté individuelle que l’automobile déplait à tous les législateurs et règlementeurs qui veulent contrôler la vie des autres, ce qui les conduit par exemple à affirmer qu’il faut donner la priorité aux transports en commun. Pourtant, les transports en commun ne donneront jamais à leurs utilisateurs les satisfactions que procure le véhicule  individuel.

Celui-ci est une sorte de petit abri où se retrouve la famille; il donne une incomparable souplesse pour effectuer toutes les activités que l’on peut prévoir dans une journée en des lieux fort divers; il permet de transporter facilement  tous les objets dont on a besoin. Freiner l’usage de la voiture individuelle représente donc un coût considérable pour les individus et les familles.

 … le critère du gain de temps conduit à rechercher une vitesse élevée, tandis que le critère de la sécurité incite à modérer la vitesse. Comment arbitrer entre ces deux exigences ? Il ne peut pas y avoir de réponse objective car la détermination d’une vitesse optimale relève normalement des préférences des êtres humains. Le  problème n’est donc pas de savoir s’il faut arbitrer entre ces deux critères, mais de savoir qui doit effectuer les choix correspondants ? Malheureusement, les hommes de l’Etat considèrent que les citoyens sont incapables de faire ces choix et qu’il convient de les faire à leur place. Ils déterminent donc de manière totalement  arbitraire des limites de vitesse censées être valides en toutes circonstances et pour tout le monde. Pourtant conduire une automobile ne devrait pas consister à obéir  passivement à des obligations arbitraires, mais à adapter continuellement sa  conduite à ses propres capacités et aux circonstances concrètes des lieux et des voies de communication où l’on se trouve.

En retirant aux citoyens ce droit à décider et à faire leurs propres choix, les autorités publiques empêchent les êtres humains d’agir selon leur propre nature, c’est-à-dire d’être des individus responsables.

Etre responsable c’est supporter soi-même les conséquences de ses propres décisions. C’est pourquoi le système par lequel la vitesse « optimale » est déterminée arbitrairement et imposée par des autorités publiques au lieu d’être l’objet de décisions individuelles prises par des personnes responsables est profondément immoral par principe.

Mais il a aussi des conséquences pratiques regrettables.

Ainsi, dans son souci d’éviter les sanctions pour excès de vitesse, un conducteur est incité à regarder son compteur de vitesse ou à rechercher s’il n’y a pas des radars cachés au bord des routes, au lieu de se concentrer sur ce qui devrait être sa priorité : regarder la route, repérer les conducteurs situés dans la même zone que lui, évaluer les dangers.

A cela s’ajoute un climat de stress préjudiciable, dû à la crainte de ne pas se conformer aux prescriptions de vitesse.
 
On peut d’ailleurs le signaler au passage, de nombreuses études ont montré que la vitesse n’était pas la cause d’accidents la plus importante par rapport à d’autres causes. Mais les pouvoirs publics donnent la priorité à ce qui est le plus facile à contrôler, la vitesse, du fait de l’existence des radars. Et ils peuvent ainsi facilement prélever des amendes auprès des conducteurs.

L’excès de vitesse est une cause majeure de retrait de points et de perte de permis de conduire. Or, ce faisant, les autorités publiques portent une grave atteinte à ce qui devrait être – et qui a été dans le passé – un des principes essentiels du Droit. Si un conducteur a dépassé la limite de vitesse administrative sans causer un quelconque dommage à autrui, il n’y a aucune raison de le sanctionner, sous prétexte qu’il représenterait un facteur de risque.

Si l’on voulait bien le considérer pour ce qu’il est – un être humain responsable – on devrait lui permettre de faire ses choix de conduite librement, mais, bien sûr, le sanctionner s’il crée un dommage à autrui par suite d’un « excès de vitesse » ou pour toute autre raison.

Il serait temps que l’on revienne, vis-à-vis des automobilistes, à une attitude plus conforme aux principes éternels d’une société civilisée. Les défendre ne doit pas être considéré comme la simple satisfaction d’intérêts catégoriels, mais comme le retour non seulement  à l’efficacité économique, mais aussi à une véritable éthique.

2014/11/12

Les Américains ont voté pour encore plus de croissance économique et contre les promesses étatistes

Quelles sont les explications de ce terrible revers dans un contexte économique positif ?
demande Nicolas Lecaussin.
Les Américains ont voté pour encore plus de croissance économique et contre les promesses étatistes. Les candidats républicains au poste de gouverneur ont fait campagne en faveur des libertés économiques. Trois d’entre eux ont été réélus (Wisconsin, Michigan, Kansas et Floride), d’autres ont gagné pour la première fois (l’Illinois et le Maryland, état historiquement démocrate). Les électeurs ont réélu le gouverneur républicain Scott Walker (Wisconsin) pour avoir réduit au minimum le pouvoir des syndicats. Au Kansas, le gouverneur Sam Brownback a utilisé comme principal argument de campagne les baisses d’impôts qu’il a mises en place. Connu sous le nom de « Kansas Experiment », la méthode du gouverneur a consisté en une baisse massive des impôts (jusqu’à 40 % pour les impôts locaux) et même la suppression de la taxe foncière.

Le gouverneur du Michigan, Rick Snyder, a été réélu après avoir réduit les prestations sociales pour les chômeurs. En Floride, les électeurs ont voté à nouveau pour le gouverneur Rick Scott qui a baissé les impôts et s’est opposé à la hausse du salaire minimum. Plus de 500 millions de dollars de baisse d’impôts ont été votés en Floride à l’initiative de Rick Scott durant une campagne connue sous le nom : « It-s your money !’’ (« C’est votre argent »).

 … Enfin, contrairement à ce disent la plupart des médias français, avoir un président démocrate face à un Congrès républicain ne signifie pas forcément le blocage du pays jusqu’aux prochaines élections. Il suffit d e se rappeler que la grande réforme du Workfare a été réalisée en 1995 par Bill Clinton avec les élus républicains. C’est là aussi une preuve de la vitalité démocratique américaine.

2014/11/06

Le peuple américain repousse ce que la gauche française trouvait épatant, notamment l'assurance-maladie étatique de l'Obamacare


Oui, la victoire des républicains connue à Paris ce 5 novembre, doit être considérée comme une bonne nouvelle pour l'Europe
explique JG Malliarakis.
La poussée conservatrice continue par conséquent. Le peuple américain repousse ce que la gauche française trouvait épatant, notamment l'assurance-maladie étatique de l'Obamacare. Amplifiant les résultats de 2010, ce rejet n'a même pas été entravé par le phénomène Tea Party, supposé diviseur, sans doute surestimé.

 … Les amoureux de la francophonie trouveront-ils à cet égard leur compte à la vue des résultats de la 4e circonscription de l'Utah, où Mma Mia Love, nouvelle élue, est à la fois la première représentante noire républicaine, le premier élu d'origine haïtienne, son père portant le nom bien français de Jean Maxime Bourdeau.

Rappelons aussi que tout ce que l'on nous a enseigné sur le régime bipartisan, sur la séparation des pouvoirs, etc. fonctionne autrement que dans les cours et les manuels de Maurice Duverger ou dans les articles du Monde pour lesquels:
  • 1° républicains et démocrates c'est pareil (en fait c'est très différent)
  • 2° mais les bons sont les démocrates, évidemment, et les affreux sont les républicains (en fait c'est le contraire).
On ne doit pas se figurer non plus que cette configuration affaiblisse l'Amérique sur la scène internationale. Elle reproduit celle de la présidence Clinton, de novembre 1995 à novembre 2000, c'est-à-dire au moment même où l'on parlait d'une seule et unique "hyperpuissance" mondiale.

 … Certains craignent parfois, curieusement, en Europe, qu'une telle vague politique de ce parti prenne un tour "isolationniste". Telle était autrefois la marque des républicains. Ainsi, après leur victoire et l'élection de leur candidat Harding à la présidence en novembre 1920, avaient-ils refusé de ratifier le système mis en place sous l'influence du démocrate Wilson.

Est-il interdit de rêver ? On pourrait se demander d'ailleurs dans quelle mesure un moindre engagement de Washington dans la défense du Vieux Continent n'obligerait pas, au contraire, l'Europe à se réveiller et à prendre, enfin, la décision de consacrer les moyens nécessaires et de se défendre elle-même contre des périls grandissants ?

Malheureusement le problème de l'asservissement de l'Europe, aujourd'hui, ne vient pas d'outre-Atlantique. Il résulte d'abord de la veulerie décadentielle et déliquescente de nos classes politiques, de nos opinions publiques, de nos fabriques de crétins éducatives, etc.

Les commentaires que la presse parisienne consacre à ces élections américaines de mi-mandat font, de toute manière, plaisir à voir. Non seulement, en effet, ils traduisent le dépit de nos commentateurs agréés, mais ils semblent aussi refléter aussi l'ignorance des institutions et de l'Histoire politique des États-Unis.

Mentionnons à peine le travail préparatoire du "Monde". Dans un article en ligne le 4 novembre veille du scrutin, Élise Barthet collaboratrice de la rédaction parisienne prétendait expliquer :"Pourquoi les 'midterms' n'intéressent, selon elle, personne aux États-Unis ?".

Le but de cette désinformation consiste à délégitimer d'avance et à minimiser cette défaite de la gauche. Il ne s'agit plus de "ne pas désespérer Billancourt" puisque le problème, non résolu du parti socialiste aujourd'hui est de se défaire de sa "prolophobie". Cet objectif révélateur était avancé par l'illustrissime François Kalfon soutien de Hollande en 2012. Il s'agit avant tout de conforter la gauche caviar la plus intelligente du monde dans son rêve pourri d'un changement de peuple.

2014/09/06

Le libéralisme n'est pas une idéologie, mais une doctrine ouverte et évolutive qui s'incline devant la réalité au lieu de s'entêter à faire plier la réalité

Selon la personne qui l'utilise et l'endroit où elle le prononce, le mot « libéral » revêt des significations différentes
explique Mario Vargas Llosa dans Le Monde.
« AMANT DE LA LIBERTÉ »

Aux Etats-Unis, et dans le monde anglo-saxon en général, le mot « libéral » est connoté à gauche et se trouve parfois associé avec le reproche d'être un socialiste ou un radical. En revanche, en Amérique latine et en Espagne, on me qualifie de libéral – ou, pire encore, de néolibéral – pour me discréditer. La perversion politique de notre sémantique a transformé la signification originale du mot – « amant de la liberté », une personne qui se dresse contre l'oppression – pour en venir à désigner un conservateur ou un réactionnaire.

En Amérique latine, le libéralisme était une doctrine philosophique et politique progressiste qui, au XIXe siècle, s'opposait au militarisme et aux dictateurs, et réclamait l'instauration d'une culture démocratique et civile. Les libéraux furent persécutés, exilés, emprisonnés ou tués par les régimes brutaux qui, à de rares exceptions près, prospéraient alors sur l'ensemble du continent.

Au XXe siècle, c'est la révolution, non la démocratie, qui fut la principale aspiration des élites politiques d'avant-garde, une aspiration partagée par de nombreux jeunes gens qui ont voulu suivre l'exemple de la guérilla menée par Fidel Castro. Ce n'est que dans les dernières décennies du XXe siècle que les choses ont commencé à changer, et que le libéralisme a été reconnu comme quelque chose qui n'avait à voir ni avec la gauche marxiste, ni avec l'extrême droite.

DE PROFONDES DIFFÉRENCES PARMI LES LIBÉRAUX

 … Du fait que le libéralisme n'est pas une idéologie, mais une doctrine ouverte et évolutive qui s'incline devant la réalité au lieu de s'entêter à faire plier la réalité, il existe diverses tendances et de profondes différences parmi les libéraux. En ce qui concerne la religion et les questions sociétales, les libéraux qui, comme moi, sont agnostiques, favorables à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et pour la décriminalisation de l'avortement, du mariage gay et des drogues s'attirent les critiques d'autres libéraux qui ont des opinions contraires. Ces différences de vue sont saines et utiles, car elles n'enfreignent pas les préceptes fondamentaux du libéralisme. …

LA LIBERTÉ, UNE VALEUR ABSOLUMENT ESSENTIELLE

L'économie à elle seule peut produire des résultats optimaux sur le papier, mais elle ne peut constituer un objectif à la vie. Certes le marché libre est le meilleur mécanisme existant pour produire des richesses et, correctement couplé à d'autres institutions et usages démocratiques, il peut porter le progrès matériel d'un pays à des niveaux spectaculaires. Mais c'est aussi un instrument implacable qui, sans l'élément spirituel et intellectuel que représente la culture, risque de réduire la vie à une lutte féroce.

Le libéral que j'aspire à être considère donc la liberté comme une valeur absolument essentielle. Ses fondements sont la propriété privée et l'Etat de droit. Ce système réduit au maximum les formes possibles d'injustice, génère mieux que tout autre le progrès matériel et culturel, contient le plus efficacement la violence et veille au respect des droits humains. Les libertés politique et économique présentent les deux faces d'une même médaille.

C'est parce que la liberté n'a pas été comprise ainsi en Amérique latine que la région a assisté à de nombreuses tentatives ratées d'instaurer la démocratie. Cela était dû, soit au fait que les démocraties qui ont émergé à la suite du renversement des dictatures respectaient la liberté politique mais rejetaient la liberté économique, ce qui a produit plus de pauvreté, d'inefficacité et de corruption, soit parce qu'elles ont mis en place des gouvernements autoritaires persuadés que seuls une poigne de fer et un régime répressif pouvaient garantir le fonctionnement du marché libre.

LE LIBÉRALISME EST TOLÉRANCE ET RESPECT DES AUTRES

Démocratie politique, liberté de la presse et marché libre sont les fondements d'une position libérale. Pourtant, ainsi formulées, ces trois expressions ont un aspect abstrait qui les déshumanise. Le libéralisme est beaucoup plus que cela. Il est tolérance et respect des autres, et notamment de ceux qui ne pensent pas la même chose que vous, pratiquent d'autres coutumes, adorent un autre dieu ou ne sont pas croyants.

Quand ils ont accepté de vivre avec des gens différents d'eux-mêmes, les hommes ont accompli un pas essentiel. Cette acceptation a précédé la démocratie et l'a rendue possible, contribuant plus que n'importe quelle découverte scientifique ou système philosophique à refréner la violence. C'est aussi elle qui a éveillé cette méfiance naturelle à l'égard du pouvoir qui, chez nous autres libéraux, est une sorte de seconde nature. Car si l'on ne peut pas se passer du pouvoir, sauf bien entendu dans les utopies anarchistes, il faut pouvoir le contrôler et le contrebalancer. …

LE PLUS GRAND OBSTACLE EST LE POPULISME

 … Plus que la révolution, c'est aujourd'hui le populisme qui constitue le plus grand obstacle au progrès en Amérique latine. Il y a bien des façons de définir le « populisme », mais la plus précise est probablement celle qui le tient pour un ensemble de politiques sociales et économiques démagogiques qui sacrifient l'avenir du pays au profit d'un présent éphémère. Avec une rhétorique enflammée, la présidente argentine, Cristina Fernandez de Kirchner, a poursuivi dans la voie des nationalisations, de l'interventionnisme, des contrôles, de la persécution de la presse indépendante, toutes politiques qui ont conduit au bord de la désintégration un pays qui, potentiellement, pourrait être l'un des plus prospères du monde.

Mais contrairement à une époque encore toute récente, ces pays sont l'exception et non la règle, et l'Amérique latine se débarrasse peu à peu, non seulement des dictatures, mais aussi des politiques économiques qui ont longtemps maintenu ses pays dans la pauvreté.

Même la gauche se montre aujourd'hui réticente à revenir sur la privatisation des retraites – instaurée dans onze pays latino-américains à ce jour – alors que la gauche nord-américaine, plus rétrograde, s'oppose à la privatisation du système d'allocations aux personnes âgées. Différents signes montrent que la gauche admet, sans le reconnaître, peu à peu que la voie du progrès économique et de la justice sociale passe par la démocratie et le marché, ce que nous autres libéraux avons longtemps prêché dans le vide

2014/07/30

Rendre la vie misérable pour les conducteurs, c'est le résultat escompté de la politique des fonctionnaires


Le trafic s'aggrave pendant les heures de banlieue? Les nids de poule de l'hiver dernier ne sont toujours pas remplis? Vous ne comprendez pas pourquoi les pistes cyclables sont soudainement devenues si importantes?
Tels sont les questions des citoyens ordinaires recensées par Mark Tapscott dans le Washington Examiner.
Plus de 90% des Américains dépendent de leurs voitures et camions personnels pour se rendre au travail tous les jours. Mais de nombreux responsables gouvernementaux à tous les niveaux semblent déterminés à rendre la vie misérable pour les conducteurs.

Ils ne le diront pas dans ces mots exacts, mais c'est ce que beaucoup de fonctionnaires, y compris en particulier les bureaucrates responsables du zonage, des transports, et de l'agence de développement économique, entendent être le résultat de leurs politiques.

Allez là où nous vous le disons et quand nous vous le disons

Pourquoi? Pour que les employés laissent leur voiture à la maison et prennent les transports en commun. Cela justifie de plus gros budgets pour les bureaucrates et plus de personnel.

Voilà le vilain secret au cœur de la politique de transport … C'est pourquoi 1 dollar des impôts de l'autoroute aux USA sur 4 est effectivement dépensé, selon la Fondation du patrimoine, sur "les métros, les tramways, les bus, les pistes cyclables, les chemins de nature, et l'aménagement paysager."

Les bureaucrates adorent les transports en commun parce que les transport en commun vont là où ils veulent qu'ils aillent et quand ils veulent qu'ils y aillent. Les bureaucrates détestent les voitures et les camions privés parce que les conducteurs, plutôt que les bureaucrates, décident où aller. Ça s'appelle le contrôle du gouvernement contre la liberté individuelle.

Et si on dépensait les fonds de la route sur… les routes? 

Le Highway Trust Fund devrait faire face à un déficit $58.000.000.000 au cours des quatre prochaines années, selon le Congressional Research Service. L'augmentation de la taxe fédérale sur l'essence, et peut-être même une imposante taxe de banlieue par mile, sont les «solutions» favorisées entre démocrates libéraux et les défenseurs dans la bureaucratie de «croissance intelligente».

La meilleure solution du point de vue de la 90 + % des Américains qui voyagent dans les véhicules particuliers est d'arrêter de dépenser 1 dollar des impôts sur les transports en commun sur 4 et de commencer à dépenser ces dollars sur la réparation des autoroutes existantes et des ponts existants, qui en ont cruellement besoin.

Loi sur l'habilitation des transports

Quatre républicains, les sénateurs Mike Lee (R-Utah), Ted Cruz (R-Texas), Marco Rubio (R-Floride), Pat Roberts (R-Kansas), et Ron Johnson (R-Wisconsin), sont derrière une loi de parrainage sur les transports qui ferait exactement cela.
(Maintenant vous comprenez pourquoi il y a un tel besoin de diaboliser les membres du parti républicain et les membres de la Tea Party, tant aux USA qu'en France.)
Cela permettrait également aux fonctionnaires d'État et locaux une plus grande liberté de dépenser des fonds routiers de toute urgence sur les projets de la route les plus nécessaires à la place de métros, des bus et des pistes cyclables.

 … Pensez-y: Qu'est-ce qui rendra le trajet du matin et du soir plus facile et plus sûr : dépenser des fonds de la route sur plus de routes et sur de meilleures routes, ou sur plus de pistes cyclables?

2014/07/28

Louis de Funès, qui aurait 100 ans aujourd'hui, critiquait la gauche pour ses "rires aux dépens des autres, des rires tristes, à pleurer"

Today would be the 100th birthday of Louis de Funès, the comic French movie star who in 1971 criticized leftist humor as being "at the expense of others [and causing] sad, weeping laughter."
Le Monde : Savez-vous que des jeunes considèrent votre comique sans cible politique comme démobilisateur et donc favorable à l'ordre etabli?


Louis de Funès : Ce sont des isolés et je demande à voir leur photo ! Etre de gauche, c'est une mode, comme les cheveux longs. Le rire, lui, dure. Il est innocent. Je ne vois pas comment on peut aller lui chercher des sens cachés. … nous on est l'antidote. Et qu'on ne me dise pas qu'ils rient en Union Soviétique ou dans les pays communistes ! Des pièces comiques, il n'y en a pas lourd …

Le Monde : Un nouvel humour apparaît, très critique. Qu'en pensez-vous?

Louis de Funès : Ah oui! le rire de gauche pour cafés-théâtres, comme Romain Bouteille, ce sont des rires aux dépens des autres, des rires tristes, à pleurer, je n'aime pas ça. Ils arrachent tout, ils jettent tout aux ordures sans rien reconstruire. …

2014/07/20

Le premier ministre de l'Estonie : Serait-il opportun de livrer des armes sophistiquées à la Russie en ce moment?


Interviewé par Alain Salles et Yves-Michel Riols, le nouveau premier ministre estonien, Taavi Roivas a, comme le ministre polonais des affaires étrangères, "exprimé son inquiétude au sujet de la livraison des navires de guerre Mistral par la France à la Russie". (Pendant ce temps, on est en droit de se demander si de nombreux lecteurs du Monde peuvent afficher de la fierté en ce qui concerne leur défence de la Russie couplée de mépris pour les pays baltes ainsi que pour l'Europe de l'est.)
 … la France doit-elle renoncer à la livraison des deux navires de guerre Mistral à la Russie ?

La livraison de ces navires aurait clairement un impact négatif sur la sécurité de la région. C'est inquiétant pour nous, je mentirais si je disais le contraire. Je ne suis pas convaincu qu'il serait opportun de livrer des armes sophistiquées et de très haute technologie à la Russie en ce moment.

En avez-vous parlé avec le président Hollande ?

Je lui ai dit que cela est préoccupant pour nous, car ces navires renforceraient les moyens militaires de la Russie. Certes, ce contrat n'a pas été conclu au cours des derniers mois, nous essayons de comprendre la position française. Je tiens cependant à rappeler que la France a beaucoup contribué à notre sécurité régionale en participant à des missions de surveillance aérienne de l'OTAN au-dessus des pays baltes et nous lui en sommes reconnaissants. Je sais aussi que la France continue à être attachée à la défense collective des pays membres de l'OTAN.

Avez-vous l'impression que Moscou instrumentalise les minorités russes dans les pays baltes pour déstabiliser la région ?

Il n'y a pas de motifs pour que cela puisse se faire. Je pense que les Russes vivant en Estonie [un quart de la population est russophone] sont satisfaits de leur sort, ils n'ont pas envie d'être « sauvés » par qui que ce soit ! Ils savent que le niveau de vie en Estonie est supérieur à celui en Russie, qu'il s'agisse des salaires, des retraites ou de la protection sociale. Je ne pense pas qu'ils aient envie d'échanger leurs euros contre des roubles. D'autres aspects influencent aussi leur attitude, comme le fait de vivre dans un pays de l'UE, où il existe une totale liberté.

Rappelons qu'il y a deux pétitions contre la vente des Mistrals à Moscou :

2014/07/17

Flashé à 157 km/h au lieu de 90, le conseiller général PS est relaxé

Il n'y a pas que le Président de la République (ou son chauffeur) qui peut dépasser allégrement la limite de vitesse de (la bagatelle de) 30 à 50 km/h — voire quasiment la doubler. Il y a aussi les conseillers généraux, tels celui du canton de Houeillès.
Le 8 janvier dernier, [Francis Da Ros] avait été flashé par les gendarmes
nous rapporte La Dépêche.
Sans doute pressé, l’homme circulait à une vitesse de 157 km/h sur un axe limité à 90 km/h.   Convoqué devant le tribunal de police, l’élu a été représenté par son avocat qui s’est employé, dans sa plaidoirie, à démontrer que le procès-verbal établi par les gendarmes comportait une erreur assez notoire.
(…) Le ministère public, convaincu par les arguments de la défense a plaidé lui aussi pour la nullité du procès-verbal en raison d’un problème de localisation. Le tribunal a donc fini par accéder aux demandes des deux parties et a donc prononcé la relaxe du conseiller général du canton de Houeillès, également président du Sdis. Il s’est par ailleurs vu restitué son véhicule. Il risquait la saisie de son véhicule ainsi qu’une amende de 1 500 €.

2014/07/16

Les prix des billets de TGV augmentent et l'heure est au désamour relatif entre les Français et la SNCF


L' édito du Monde :
« LE TGV, C'EST LA FRANCE »

 … Si la SNCF gagne encore de l'argent avec son TGV, il n'est plus la « machine à cash » qu'il a été. Et le cercle vicieux s'est enclenché. Les prix des billets de TGV augmentent. A l'heure du covoiturage et du transport low cost, les trains se remplissent un peu moins, l'heure est au désamour relatif entre les Français et leur bolide ferroviaire.

Camille Drouet :
  • « Un état de délabrement jamais vu » pour les experts mandatés par la justice
Le 25 juin, les experts sollicités par les magistrats en charge de l'enquête ont remis leur rapport, qui constitue une charge très lourde contre la SNCF et sa politique de maintenance. Leurs conclusions ont été rendues publiques lundi 7 juillet par le procureur de la République d'Evry, à quelques jours de la date anniversaire de la catastrophe.

Les ingénieurs Michel Dubernard et Pierre Henquenet, experts à la cour d'appel de Douai, évoquent « un état de délabrement jamais vu ailleurs ». Le document souligne que « le processus ayant abouti à la désagrégation complète de l'assemblage s'est étalé sur plusieurs mois et a concerné l'ensemble de l'appareil de voie incriminé sur lequel ont été relevées plus de deux cents anomalies ».

Ces anomalies, précisent-ils, « étaient connues de la SNCF ou de ses agents, sans pour autant qu'il y soit remédié de façon adéquate ». Les experts ajoutent que le passage de Brétigny-sur-Orge « est connu des services techniques de la SNCF comme une zone à risque », ce qui « aurait logiquement dû conduire (...) à une surveillance accrue, et surtout adaptée ».

Selon Michel Dubernard et Pierre Henquenet, c'est donc bien un défaut de maintenance qui a conduit à l'accident. L'accumulation de négligences a fini par fragiliser une structure extrêmement sollicitée par le passage des trains « pour aboutir à une situation de ruine latente ». « L'armement a péri par fatigue, vibrations, battement, défauts de serrage, usure, etc. Tous dommages relevant de la qualité de la maintenance »,  écrivent-ils.

Le rapport atténue cependant la responsabilité des agents, en qualifiant les prescriptions de maintenance de la SNCF comme « complexes, parfois difficiles à interpréter et à appliquer par des hommes de terrain (...) et de toute évidence impossibles à mettre en œuvre de façon cohérente ».

Il appartient désormais aux juges d'instruction d'établir les responsabilités de l'exploitant Réseau ferré de France et de la SNCF, qui devaient réagir dans l'après-midi.

2014/07/01

Réjouissez-vous, les Français : vous l'avez, ce président américain dont vous rêviez—celui qui s'attaque aux sales capitalistes et aux banquiers véreux


Dans un éditorial intitulé "BNP Paribas face au dollar roi", Le Monde, pourtant de gauche, ne semble pas être heureux de voir des banquiers être punis d'avoir triché avec l'argent dans leurs coffres. Il faut dire que la banque est française et que l'amende est une amende record de près de 9 milliards de dollars.
Il ne sert à rien de dénoncer sur le mode incantatoire l’impérialisme monétaire américain. Il faut avoir la volonté politique – notamment en Europe – de lui faire pièce, si l’on peut dire. 
Ailleurs dans le quotidien de référence, Anne Michel nous apporte son papier, "La première banque française se met de fait sous tutelle des Etats-Unis" :
LOIS AMÉRICAINES EXTRATERRITORIALES

 Il s'agit d'un assujettissement, de fait, de BNP Paribas à la supervision américaine et, au-delà, de la reconnaissance explicite du caractère extraterritorial des lois américaines, qui s'appliquent à tous, y compris à travers l'utilisation du dollar. Un point qui fait l'objet de critiques de la part des dirigeants politiques européens, inquiets des conséquences juridiques pour les grandes entreprises européennes, qui manipulent quotidiennement la devise américaine.

Dans "Le dollar, tyran indétrônable de la scène internationale", Isabelle Chaperon ajoute :
Ce déchaînement de la justice américaine, sur fond de tensions géopolitiques, fait apparaître le billet vert comme le cheval de Troie de l'Oncle Sam. « Cette affaire va laisser des traces », pronostiquait Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, sur BFM TV le 10 juin ; « les entreprises vont avoir un intérêt à réaliser le plus possible d'opérations dans d'autres monnaies » que le dollar.

« J'étais récemment en Asie et en Amérique latine. Beaucoup de clients se demandent s'ils doivent basculer leurs transactions dans une autre devise que le dollar et comment faire. C'est le grand sujet de conversation », dit Régis Monfront, directeur général délégué de Crédit Agricole Corporate and Investment Bank (Cacib).
Dites donc, Messieurs et Mesdames les Français, ce n'est pas l'Amérique (ou le ministère de justice) de Bush qui fait cela ("accélérer son enquête sur les autres banques européennes soupçonnées d'avoir violé les embargos américains"), c'est l'Amérique d'Obama.

Comme dit le dicton, il faut se méfier de ce que l'on souhaite, on risque de l'obtenir.

Les Français voulaient un président américain ultra-respectueux des lois, ils l'ont eu.

Les Français voulaient une Amérique gentille (comme eux) et non interventionniste, ils l'ont eu — comme en témoignent la Crimée, la Syrie, la mer de Chine, etc… (Poutine, Assad, Téhéran, et Pékin se félicitient eux aussi, croyez-moi (et comment!), de la présence d'Obama à la Maison Blanche.)

Les Français voulaient un président anti-capitaliste, qui augmente tant les dépenses de la sécu que les armées de bureaucrates aux États-Unis, tout en se battant contre les affreux capitalistes et les banquiers véreux. Eh bien, ils l'ont eu aussi.

Cela dit, les partis pris meurent difficilement : On notera que nulle part l'édito du Monde ou Anne Michel évoquent le nom de cet "ami" de la France inestimable, Barack Obama.

2014/06/23

Six ans après l'élection d'Obama, tout ce qui ne va pas, tant aux USA que sur le plan international, est toujours la faute de Bush et/ou des Républicains


Barack Obama … a raison
avance l'édito du quotidien Le Monde (Barack Obama a toujours raison ; contrairement à, par exemple, son prédécesseur qui, lui, avait toujours tort — comme nous allons le découvrir)
– et ceux de ses adversaires politiques qui lui imputent la responsabilité de la situation en Irak ont tort ou affichent une mauvaise foi qui confine à l'indécence.

 … M. Obama est peut-être timide sur l'emploi de la force. Mais il faut une bonne dose d'impudence pour lui faire endosser la paternité des événements actuels en Irak. Hormis la part prise par les Irakiens dans leur propre malheur, la responsabilité première dans le démantèlement de l'Etat à Bagdad, dans la dissolution de l'armée, dans l'exacerbation des différends religieux et dans l'explosion du djihadisme en Irak repose d'abord sur celui qui décida d'envahir ce pays : George W. Bush.
En d'autres mots, l'Irak, le monde, seraient bien, si seulement Saddam Hussein était encore au pouvoir, en train de massacrer son peuple.

Résumons la pensée unique : pendant les années Bush, tout était de la faute de W (et/ou des Républicains).

Élire un paragon comme Obama — tolérant (comme les Européens), en symbiose avec le reste du monde (toujours comme les Européens) — résoudrait les problèmes planétaires, tout en rendant les USA respectés (et aimés).

Depuis, massacres en Syrie, invasion russe en Ukraine, menaces chinoises en Asie. (Si, si, Assad, Poutine, et Pékin doivent respecter Obama, et l'Amérique, l'aimer, l'adorer ; jusqu'aux nues, vous dis-je !)

Six (!) ans après l'élection d'Obama, qui est responsable?

C'est... toujours Bush !

Tandis que sur le plan intérieur, tout est la faute des… Républicains !

Mise à jour : Faut-il rire ou pleurer devant les commentaires anti-américains dans le courrier des lecteurs ? Tels celui, outragé, qui peste que
L'origine remonte à l'engagement des USA dans les affaires afghanes en 1979 ! 
Note pour Piher Lenormand : si les USA se sont intéressés, de loin, à l'Afghanistan à partir de 1979, n'était-ce pas parce que cette date fatidique signalait non pas l'intérêt antérieur, non pas l'ingérence antérieure, mais l'invasion antérieure, du pays par les troupes soviétiques ? Ah oui, ah oui… Mais… tout ça n'est qu'un détail insignifiant dans l'âpre combat anti-américain…

2014/06/03

Mistral: "quand des pays s'emparent par la force d'une partie du territoire de leurs voisins, ce n'est pas le meilleur moment pour leur fournir un armement sophistiqué"


Radoslaw Sikorski, le ministre polonais des affaires étrangères, a été interviewé par Yves-Michel Riols du journal Le Monde à Varsovie.

Dans le courrier des lecteurs, nous apprenons qu'il y a deux pétitions contre la vente des Mistrals à Moscou.

Pour revenir à l'entretien :
La venue du président Obama en Pologne illustre-t-elle le retour des Etats-Unis dans la région à cause de la crise en Ukraine ?

Nous verrons, mais cette visite est certainement l'illustration que les Etats-Unis ont accompli leurs plus grands triomphes en Europe. D'abord en libérant l'Europe de la domination nazie, et ensuite en libérant le continent du communisme. Cela démontre la profondeur de notre relation et aussi l'aptitude des Américains à nouer des liens en Europe avec des nations qui leur sont proches en idées, dans leur mode de vie et leur façon de gouverner.

Les Polonais ont-ils l'impression que les Etats-Unis sont le seul allié sur lequel ils peuvent vraiment compter en temps de crise ?

Nous avons été très impressionnés, l'année dernière, par la participation française aux premiers exercices d'envergure de l'OTAN sur notre territoire.

La France y avait envoyé mille soldats. En règle générale, nous pensons que l'Europe, pour son propre bien, devrait avoir plus de capacités dans le domaine de la défense.

Dans le contexte de crise en Ukraine, la France doit-elle livrer les deux navires de guerre Mistral à la Russie ?

Non, car les généraux russes ont déjà dit à quelle fin ils comptaient utiliser ces navires : pour menacer les voisins de la Russie dans la mer Noire. Et il s'agit de pays partenaires de l'Europe.

Quel serait alors le coût de nouvelles sanctions contre la Russie pour les autres pays de l'Union européenne ?

Les sanctions pénalisent toujours les pays qui les adoptent de façons différentes. Dieu merci, la Russie n'a pas envahi l'Ukraine et n'a pas torpillé l'élection présidentielle du 25 mai, c'est pour cela que nous, les Européens, n'avons pas imposé la troisième phase de sanctions économiques. Mais nous avons nommé la Russie comme l'agresseur en Crimée et je ne pense pas que la France aimerait être dans la position de fournir des armes efficaces à un agresseur.

La Pologne a des échanges commerciaux beaucoup plus importants avec la Russie que la France. En cas de sanctions, la France pâtirait dans certains domaines, les Britanniques dans d'autres, les Allemands et nous dans d'autres domaines.

Nous avons besoin de la diplomatie pour éviter d'avoir à imposer des sanctions supplémentaires. Mais quand des pays s'emparent par la force d'une partie du territoire de leurs voisins, ce n'est pas le meilleur moment pour leur fournir un armement sophistiqué.

Demandez-vous un redéploiement des troupes de l'OTAN vers l'Est ?

Le fait est qu'il y a une présence de l'OTAN en Turquie, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni, au Portugal, en Allemagne : c'est un anachronisme de la guerre froide. Et cet anachronisme doit être examiné. Nous demandons seulement que soit appliqué ce qui avait été envisagé avant même que la Pologne ne rejoigne l'OTAN, en 1999, à savoir que certaines forces doivent être redéployées.

C'était il y a quinze ans, mais rien n'a été fait. Il est grand temps de corriger cette situation. …/…
Mise à jour : Par le plus étrange des coincidences, de nombreux Européens de l'Est semblent d'accord avec le ministre polonais des affaires étrangères. Le premier ministre de l'Estonie : Je ne suis pas convaincu qu'il serait opportun de livrer des armes sophistiquées et de très haute technologie à la Russie en ce moment

2014/05/09

La Limite de Vitesse, comme les Autres Lois, C'est pour les Manants…

Il y a bientôt deux ans, la moto de BFMTV épinglait la voiture du nouveau président de la république, François Hollande.
Dans le tunnel de La Défense … le rythme s'accèlère ; la vitesse est limitée à 70, le convoi présidentiel roule à près de 140 km/h. Sur l'autoroute, le cortège frôle les 180 km/h. (0:50)

Etre un bon citoyen, n'est ce pas respecter les lois ?
Notre slogan préféré "le respect", respecter le code de la route, n'est ce pas aussi respecter les autres ?
Personne n'est en désaccord, Marcel Granier.

Encore faut-il que les lois soient — tant soit peu — raisonnables (et que la loi soit la même pour tous, que nos élus nous respectent autant que nous sommes censés les respecter, eux, ainsi que les uns les autres)…

J'ai roulé vite, mais il ne me serait jamais venu à l'idée de manifester contre les radars, si j’avais eu une contreventions j'aurais assumé mes conneries … il vient un moment où il faut être raisonnable 
 Personne n'est en désaccord, Marcel Granier.

Encore faut-il que nous ayions une définition — tant soit peu — raisonnable (le voilà, ce mot que vous aimez bien) de ce que constitue une "connerie" et ce qui est "raisonnable"…


(Par ailleurs, il y a une façon très facile d'avoir la "paix" — avec les autorités, avec la loi, avec des fonctionnaires : se soumettre tout de suite et se tenir coi, comme un bon petit élève discipliné…)

Vous me direz : "Ah et qui diable êtes-vous pour prétendre définir ce qui est raisonnable ?!?!"

Alors, je vais vous lire la définition la plus pure de la démocratie, de la république, et de la thèse "tous les hommes sont créés égaux" que je connaisse, écrite voici 15 ans par Harry Jaffa :

Ceux qui vivent sous la loi ont un droit égal à la création des lois, et 
ceux qui font la loi ont un devoir correspondant de vivre sous la loi.
Ceux qui ont ce que vous pensez être le toupet de manifester contre les radars, les 130 km/h et l'abus du retrait des points, ont-ils aidé à développer ces paramètres ?! … SI vous dites que ce sont leurs élus qui ont écrit ces règles, je veux bien en admettre la possibilité, mais ceux-ci ont-ils consulté l'ensemble de leurs citoyens une seule fois sur ce dossier ? Surtout, est-ce que un seul d'entre eux a-t'il fait campagne sur la thèse qu'il soutiendrait la toute-répression ?!?!

Combien de citoyens sont d'accord pour dire qu'avoir roulé à 139 km/h sur une autoroute droite (et éventuellement vide) est une "connerie" ? (Je vais développer cette thèse dans mon post suivant.) Et pour un chauffeur qui utilise son véhicule quotidiennement, mérite-il vraiment de perdre son permis et éventuellement son boulot pour cette "connerie" (qui n'a nui à personne) une douzaine de fois en combien — un an, 2, 3 ans? ?

Venons-en à la seconde partie de la thèse de Jaffa : Sarkozy, Hollande, Obama, la reine Elizabeth "ont un devoir correspondant de vivre sous la loi."

Vous qui parlez de "respecter les autres" et d'être "raisonnable", Marcel Granier, quand la voiture de François Hollande est prise en train de faire 140 km/h dans un zone limité à 70, suivi par 170-180 km/h sur autoroute (et qu'importe que vous soyez pro-Hollande, anti-Hollande, sympathisant du PS, de l'UMP, ou de n'importe quel autre parti), est-ce que c'est "raisonnable" de penser que cet élu, ou n'importe quel autre, a été, lui, "raisonnable" et qu'il "respecte les autres", cf. les citoyens de la RF — qui sont autrement matraqués par la police ?!?! Et qu'en est-il des autres élus, de leurs épouses, de leurs enfants, de leurs chauffeurs, de leurs amis, des amis de leurs amis ?…

Or, la solution n'est pas de demander que Hollande (ou son chauffeur) perde 6 points, ou que tout autre élu paie son amende ; la solution ce n'est pas de demander que nos dirigeants soient traités comme nous, la solution c'est d'exiger que nous soyions traités comme eux (peut-être pas 140 dans une zone à 70, mais que le zone de 70 soit monté à 90-100, et que l'autoroute soit effectivement mis à 160 km/h)…