2012/06/23

Leftist Logic: "America Is Racist Because Americans Do NOT Join in Racist Attacks" (?!?!)

Huh?! So this is supposed to be another example of stellar leftist logic?!

Over two years ago, "one of the most respected analysts on racial questions in the United States" brought readers of Le Monde the startling information that it turns out that the very fact that an African-American was elected president is proof that America is racist! (And indeed, the racial issue in America is nothing less than "explosive"!)

Today, Le Monde's Philippe Bernard is back with the Harvard law professor "respected for his analyses without concession on racial issues." (A couple of months ago, Bernard was the reporter who suggested on the front page of Le Monde that, like James Bond 007, in overarmed America you are allowed to kill.) And, over the past two years, Randall Kennedy's logic has hardly gotten any better.

When not defending affirmative action or accusing Mitt Romney of exploiting the racial question, Randall Kennedy goes on to tick off every liberal notch in the race-baiting book, from George Zimmerman being a "white" "murderer" to "the assassination" of Trayvon Martin, a.k.a. "a young black" high-school student peacefully "walking down the street with sweets in one hand and an iced-tea can in the other."

In-between, we get the necessary USA being "divided on a racial basis", the "persistence of the racial barrier", the "gulf of distrust between the races", and "the failure" of the United States "to protect African-Americans against criminality". All "analyses without concession on racial issues" for which Randall Kennedy has allegedly earned undying respect.

No, no comments on Eric Holder's refusal to charge members of Philadelphia's Black Panther Party with disrupting the democratic process in 2008. Nor anything on (far more prevalent) black-on-black crime. Nada, of course, on the professional anti-racists and their exploitation of Trayvon Martin.

In other words, it turns out that America is nothing but one nightmarish hell-hole of racism.

And what can we in turn infer from this? But that France needs to make absolutely (100%) sure that the French population (and that the French population's kids) are aware of how dastardly wicked les Américains actually are, naturellement!! "Don't be blinded by their riches, don't take into account the (alleged) rights of their citizens (of whatever color), don't envy them their republican institutions, in truth it is all really one nightmarish hell-hole — of racism; of poverty; of everything! Those Yankees — they are so tricky!"

And so: you shouldn't be surprised that Le Monde recommends that Philippe Bernard's interview should be studied by high-school students for their baccalaureate exams (see wording on orange background)…
And in-between, we come to Randall Kennedy's crowning achievement — a total lack of logic:
Je prévois une campagne très désagréable, incluant le recours aux codes de l'imagerie et du vocabulaire raciaux. Pas des attaques explicites, car les gens ne suivraient pas, mais un usage prudent d'insinuations raciales visant le président.

I predict a very disagreeable campaign, including the recourse to racial imagery and vocabulary codes. No explicit attacks, because people wouldn't join in those, but a prudent usage of racial insinuations targeting the president.
Well, what is it, Professor Kennedy? Are (white) Americans racist or are they not? If they are racist, why would they not join in explicit racial attacks? And if they do not join in explicit racial attacks, why would they be racist in the first place?

Oh, that's right — as InstaPundit would say:
They’re very tricky.
Naturally, at no point do Randall Kennedy or Philippe Bernard even remotely address the issues brought up by Juan Williams:
But what about all the other young black murder victims? Nationally, nearly half of all murder victims are black. And the overwhelming majority of those black people are killed by other black people. Where is the march for them?

The race-baiters argue this case deserves special attention because it fits the mold of white-on-black violence that fills the history books. … Black America needs to get out of the rut of replaying racial injustices of the past.

… While civil rights leaders have raised their voices to speak out against this one tragedy, few if any will do the same about the larger tragedy of daily carnage that is black-on-black crime in America.

Nor do Randall Kennedy or Philippe Bernard ever speak about the exploitation carried out by the professional anti-racists — probably because, you know (when you think about it), both of them belong to that group!
SHELBY STEELE: The Exploitation of Trayvon Martin. “The absurdity of Jesse Jackson and Al Sharpton is that they want to make a movement out of an anomaly. Black teenagers today are afraid of other black teenagers, not whites. … Trayvon’s sad fate clearly sent a quiver of perverse happiness all across America’s civil rights establishment, and throughout the mainstream media as well. His death was vindication of the ‘poetic truth’ that these establishments live by.”
Thanks, Le Monde, for doing the typical MSM thing and only allowing the leftists and the race-baiters to share their (self-serving) vision of the world.

• A look back to October 2008: Predicting that Obama's (then-)hypothetical election in no way would end the hand-wringing about racism in America

(Follows the interview in the original French.)
L'Américain Randall Kennedy, professeur de droit à Harvard, examine le poids de la question raciale dans les Etats-Unis de Barack Obama et dans la bataille présidentielle qui s'annonce
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" THE PERSISTENCE OF THE COLOR LINE : RACIAL POLITICS AND THE OBAMA PRESIDENCY "

de Randall Kennedy (Pantheon Books, 2011).


Randall Kennedy.

FRED DUFOUR/AFP

Alors que Barack Obama est entré en campagne pour sa réélection, le meurtre du lycéen noir Trayvon Martin, 17 ans, commis à Sanford (Floride) le 26 février, rappelle que la question raciale continue de diviser l'opinion américaine. Aucune poursuite n'avait été diligentée contre son meurtrier, blanc, George Zimmerman, un vigile autoproclamé, jusqu'à ce qu'une vague de protestation dans tout le pays finisse par imposer son inculpation, le 12 avril.

Randall Kennedy, 57 ans, professeur de droit à Harvard, respecté pour ses analyses sans concession des questions raciales, examine leur poids dans la société américaine et dans la bataille présidentielle.

Que nous apprend l'affaire Trayvon Martin sur l'état des relations raciales dans l'Amérique de Barack Obama ?

Elle montre à quel point les Etats-Unis restent divisés du point de vue racial. Beaucoup d'Américains sont convaincus que la police et la justice auraient agi différemment si un jeune Noir avait tué un Blanc désarmé. Et il a fallu que la société civile se mobilise pour que le meurtrier soit poursuivi. Selon un récent sondage, les Blancs trouvent que les médias ont accordé trop d'importance à cette affaire, tandis que les Noirs sont d'un avis opposé. Ce sont des réalités lourdes de sens.

Pourtant, les Noirs n'ont pas été les seuls, loin de là, à protester.

C'est vrai. D'un côté, il est effrayant qu'un tel meurtre ait eu lieu et que la police ait, dans un premier temps, aussi mal réagi. Mais d'autre part, il est très significatif que beaucoup d'Américains de toutes origines aient protesté haut et fort et obligé les autorités à réagir.

L'affaire Trayvon Martin fera-t-elle date, comme d'autres crimes à connotation raciale, ou tombera-t-elle dans l'oubli ?

Je ne crois pas qu'on l'oubliera avant longtemps ! George Zimmerman a été inculpé de meurtre, mais la procédure ne fait que commencer. La fin de cette histoire n'est pas écrite car beaucoup de choses regrettables peuvent advenir au tribunal. Le juge peut par exemple rejeter les charges en estimant que la loi de Floride sur la légitime défense protège le meurtrier.

Pour mobiliser l'opinion, les défenseurs de Trayvon Martin ont diffusé un récit des faits très simplificateur, opposant un meurtrier raciste à une victime angélique. N'y a-t-il pas un risque de retour de bâton ?

Bien sûr que si. Nous ne sommes malheureusement pas dans le cas normal où le public fait confiance aux autorités qui rendent la justice et est prêt à accepter leurs conclusions même s'il les désapprouve. Nous avons une mobilisation et une contre-mobilisation, deux versions de l'histoire qui s'opposent avec, des deux côtés, des tentatives pour simplifier, généraliser le sujet. Cela confirme la profonde méfiance raciale qui existe dans ce pays.

Vous avez analysé dans vos écrits l'" échec - des Etats-Unis - à protéger les Afro-Américains contre la criminalité ". En est-on toujours là, près de quatre ans après l'élection d'un président noir ?

Malheureusement oui. La sous-protection de la loi, s'agissant des Noirs, effraie ceux-ci et creuse ce fossé de méfiance entre les races. Or l'affaire Trayvon Martin étaie cette crainte terrible : un jeune Noir, qui marchait dans la rue avec des bonbons dans une main et une cannette d'iced tea dans l'autre, a été tué par arme à feu. Et il a fallu que les parents de la victime se battent pour qu'on leur dise ce qui s'était passé !

Ce qui a nourri la protestation, c'est ce sentiment, très répandu chez les Afro-Américains, que leur vie vaut moins que celle d'un Blanc. C'est une réalité non seulement en matière de sécurité, mais dans des domaines aussi variés que la mortalité infantile, l'éducation, la santé ou les prisons. Voilà ce qui reste en travers de la gorge des Noirs américains, mais aussi de bien d'autres gens.

Votre dernier livre traite des politiques raciales sous la présidence Obama. Reprochez-vous à ce président d'avoir échoué à combler ce fossé ?

Barack Obama est président des Etats-Unis et cela traduit un grand changement. Mais ce qui s'est passé au lendemain du meurtre de Trayvon Martin montre aussi la persistance de la barrière raciale. Regardez la prudence avec laquelle Obama s'est exprimé sur ce meurtre ! C'est la personne la plus puissante des Etats-Unis, mais dès qu'il s'agit de la race, ce " numéro un " marche sur des oeufs. Il sait que la société est instable dans ce domaine et que le sujet peut lui exploser à la figure. Cela suffit à montrer la centralité de la question raciale dans la société américaine.

" Si j'avais un fils, il ressemblerait à Trayvon Martin ", a fini par dire Barack Obama. Comment analysez-vous cette phrase ?

C'est d'une ambiguïté étudiée, du pur Obama ! Il n'a pas parlé expressément de race. Certains ont pu comprendre qu'il parlait en tant que Noir, comme le républicain Newt Gingrich, qui l'a accusé de diviser le pays. Mais la phrase pouvait aussi avoir été prononcée par n'importe quel père de famille. Certains critiquent cette ambiguïté du président. Ce n'est pas mon cas. Je pense que c'est la seule façon possible de s'exprimer à ce stade de l'évolution de la société. Sauf à donner des munitions à ses ennemis.

Considérez-vous que, paradoxalement, les Noirs sont moins protégés sous la présidence d'Obama qu'auparavant ?

Non. Je dirais plutôt que, de façon ironique, Barack Obama a une liberté de parole plus limitée dans ce domaine qu'un président blanc. Bill Clinton avait déclaré que l'affirmative action - la discrimination positive à l'américaine - avait été une bonne chose pour l'Amérique. Obama n'a pas fait ce discours. S'il le faisait, il serait accusé de plaider pour lui-même ou de pratiquer le favoritisme.

Le taux de chômage des Noirs reste deux fois supérieur à la moyenne. Ne risquent-ils pas de reprocher au président de les oublier ?

Tout ce qui arrive de négatif - chômage, catastrophe naturelle, épidémie - touche particulièrement les Noirs parce qu'ils sont plus vulnérables socialement. Mais les Noirs demeureront la catégorie de la population américaine la plus farouchement pro-Obama. Ils vont rester massivement derrière lui, même s'ils souffrent socialement. Ils comprennent qu'Obama ne peut leur venir en aide à haute voix, mais ils sont convaincus que, pour le long terme, cela vaut le coup d'avoir un Noir à la Maison Blanche. Ils voient bien que, jour après jour, cela modifie la psychologie de la société américaine.

Beaucoup d'Américains de gauche critiquent le manque d'audace de Barack Obama.

C'est vrai, c'est un homme politique prudent. Mais ils sont de moins en moins nombreux au fur et à mesure que l'élection approche. Une chose est de critiquer Barack Obama dans l'abstrait, une autre est de prendre conscience que, s'il n'est pas réélu, nous aurons Mitt Romney !

La question raciale avait été centrale dans la campagne de 2008. Sera-t-elle secondaire cette année ?

Mon sentiment est que la prochaine campagne va être davantage marquée par la démagogie raciale que celle de 2008, qu'elle va être plus sale. A l'époque, John McCain avait refusé de jouer sur la peur raciale. Cette fois, il n'y aura pas de telles réticences. Je prévois une campagne très désagréable, incluant le recours aux codes de l'imagerie et du vocabulaire raciaux. Pas des attaques explicites, car les gens ne suivraient pas, mais un usage prudent d'insinuations raciales visant le président.

En voyez-vous des signes ?

Depuis le début de son mandat, on entend dire que le président n'est pas né aux Etats-Unis, qu'il est secrètement musulman. Les leaders républicains n'ont pas fait cesser ces calomnies. Je pense que ces rumeurs sont des substituts au racisme. Au lieu d'évoquer directement la couleur de la peau, on parle de lieu de naissance ou d'islam.

Vous imaginez le camp Romney utiliser ce genre de rhétorique ?

Sans doute pas directement, car ils ne veulent pas se salir les mains. Ils laisseront d'autres parler sans les démentir. La décision que doit rendre cette année la Cour suprême à propos de l'affirmative action pourrait en fournir l'occasion.

L'opposition acharnée des républicains à la loi Obama sur la santé a-t-elle une composante raciale ?

Indirectement, oui : Rush Limbaugh - chroniqueur de radio populaire et ultraconservateu - a prétendu que cette réforme phare d'Obama visait de façon déguisée à réparer les dommages causés aux Noirs par l'esclavage. Dans ce pays, tous les sujets sociaux ont une dimension raciale, qu'il s'agisse de sécurité sociale, de justice ou de lutte contre la pauvreté. Même les idées de service public, d'allocations sont " colorées ", car beaucoup de gens pensent qu'il s'agit principalement d'aider les Noirs. A l'inverse, quand vous parlez de " secteur privé ", de " loi du marché ", vous évoquez l'individualisme et indirectement les Blancs.

Y compris lorsqu'il s'agit d'obliger tout le monde à souscrire une assurance-maladie, comme le prévoit la loi Obama ?

Dans l'absolu, les Blancs pauvres sont plus nombreux que les Noirs pauvres. Mais la pauvreté fait penser immédiatement aux Noirs, sans doute parce que, dans les médias, on ne montre jamais de Blancs pauvres. Il en est de même pour la réforme Obama sur la santé : elle concerne beaucoup plus de Blancs, mais ses détracteurs les plus conservateurs considèrent qu'elle a été conçue au bénéfice des Noirs.

Propos recueillis par Philippe Bernard

© Le Monde

Le racisme de la gauche

Lucien SA Oulahbib revient à la charge :

Le racisme de la gauche

En fait, la gauche embrouille ainsi le débat (jusqu'à s'en prendre jusqu'au délire à Nadine Morano) parce que c'est elle qui est la vraie raciste au sens de diaboliser tout ce qui n'est pas de sa "race"; il y aurait en effet une race de gauche, une race métaphysique disait Heidegger lorsqu'il explique la notion de race chez Nietzsche ; la race des seigneurs avait écrit Maurice Blanchot le maître de Foucault (alors que Blanchot vient des milieux maurrassiens avait signalé en vain Sartre)… "On est les plus intelligents" m'avait asséné un prof d'italien à l'ENS de Lyon, l'un de ceux qui avait pétitionné contre Sylvain Gouguenheim…

Dans la vie pratique, il suffit de dire que quelqu'un est "de droite" pour clore le débat, (on peut ajouter "libéral" pour aggraver le cas, et "islamophobe" donc "d'extrême droite" pour le crucifier : par exemple votre humble serviteur mais je ne suis pas seul dans cette case) ; sans argument supplémentaire, ce n'est pas nécessaire, il n'y a pas à discuter, comme l'on dirait il est "noir", ce qui le classe, l'ostracise, ce n'est plus le même monde. Il est de droite cela veut dire qu'il est d'un autre univers, il n'est pas fait comme nous, c'est d'ailleurs un monstre cupide avide ou le gros cochon chantait Brel ; alors que la personne qui le dit peut l'être tout autant, mais ce n'est pas grave si ce cochon est de gauche…

Il suffit de se dire de gauche donc d'être adoubé tel et d'être ainsi membre de cette race idéologique qui évidemment à beau jeu de balayer ceux qui s'en tiennent encore à l'idée d'une communauté de destin ou la nation, ce qui semble trop étroit pour ces nouveaux dieux.

C'est ce racisme là qu'il faut savoir détecter et combattre : "le changement c'est maintenant".

2012/06/21

Grande victoire des contribuables aux USA

Un article sur le recall election (l'élection de rappel) de Scott Walker est en ligne sur le site du Cri du Contribuable, avec la signification de la défaite pour les syndicats et le contexte dans la lignée du mouvement Tea Party (si l'article vous plaît, ne soyez pas timides, donnez-lui 5 étoiles).
Grande Victoire des Contribuables aux USA
Erik Svane
Beaucoup de Français ne semblent pas s’en rendre compte — tant les médias, américains comme français, se sont montrés discrets sur le sujet — mais le 5 juin, les contribuables américains ont remporté une grande victoire.
Ce jour-là, la tentative, de la part des syndicats nationaux et de leurs alliés parmi les pouvoirs retranchés (et particulièrement au parti démocrate), de mettre fin à la vie politique d’un réformateur au Wisconsin a échoué. Le Gouverneur Scott Walker, visé par les syndicats pour avoir décidé de remettre de l’ordre dans les dépenses de l’État, se confronte à une élection de « rappel » (a recall election, normalement réservée pour des affaires criminelles) et la remporte, haut la main.
Rappelons que Scott Walker fait partie du mouvement de protestation adoubé Tea Party (leur devise pourrait être « non, nous ne sommes pas des vaches à lait ») dont les membres sont de fait les contribuables américains qui, finalement, en ont eu assez de l’argent jeté par les fenêtres — la goutte qui a fait déborder la vase arrive lorsque Barack Obama dépense plus pendant sa première année à la Maison Blanche (2009) que George W Bush ou Bill Clinton pendant leurs huit ans à la tête du pays — provoquant le raz-de-marée des révoltés pendant les élections de mi-mandat en novembre 2010 qui décime la majorité démocrate. Le Tea Party est tant contre le parti démocrate (naturellement de gauche) que, dans les primaires du parti républicain (plutôt conservateur), contre les dinosaures qui se sont laissés scléroser par l’usure.
N’oublions pas que la mauvaise réputation dont jouissent parfois les Tea Partiers, tant en Amérique qu’en France — ils ne seraient autre chose que des abrutis réactionnaires, voire des racistes, etc —, est due à une volonté expresse et délibérée de la part de la classe politique installée (tant de gauche comme de droite, et des deux côtés de l’Atlantique) de les diaboliser, car les politiciens professionnels savent que si les idées de ces trouble-fêtes ( »ça suffit ! cessez de jeter de l’argent par les fenêtres ! ») triomphent, la « fête » dont ils jouissent depuis des vingtaines d’années risque de prendre fin. (Pour plus de détails, lire « Tea Parties : La révolte des contribuables américains » de Charles-Henri d’Andigné dans Le Cri nº 90.)
[INTERTITRE] Le Nouveau Gouverneur Ose s’Attaquer aux Fonctionnaires
Aussitôt élu, le Gouverneur Walker réduit les impôts et s’attaque aux avantages des fonctionnaires : il ne s’agit pas seulement de réduire les pensions et les avantages sociaux (pour qu’ils soient plus proches de leurs équivalents dans le privé), il veut aussi laisser aux employés de l’État le choix de payer ou non des cotisations syndicales tout en supprimant la possibilité pour les syndicats de négocier collectivement leurs conditions de travail.
Pourquoi ne devrait-on pas laisser les employés publics former un syndicat ? (Franklin Roosevelt, le président qui était à l’origine de l’État-providence à l’américaine, avait dit que ce serait de la folie de ce faire.) Parce que, contrairement au syndicat d’une entreprise privée, il n’y a personne pour opposer ce qui est un monopole, pas de contre-pouvoir pour assurer que leurs demandes restent raisonnables, pas de PDG pour assurer que son argent ne soit pas utilisé n’importe comment. Surtout, les politiciens n’assumeront pas ce rôle, puisqu’ils seront « récompensés » par le syndicat (en espèces, en contributions, et en votes) s’ils acquiescent à leur ouvrir les robinets des deniers publics, alors que, à l’inverse, ils seront punis s’ils s’y opposent — exactement comme c’est le cas pour Scott Walker.
En effet, les boucliers se lèvent au Wisconsin et c’est une véritable fronde syndicaliste qui prend forme en défense du statu quo et de l’état nourrice. Dès février 2011, l’ensemble des sénateurs d’État démocrates quittent Madison, la capitale, pour se réfugier dans l’État voisin (l’Illinois de Barack Obama), dans l’espoir d’empêcher les partisans des réformes d’atteindre le quorum. Pendant ce temps, des centaines de milliers de manifestants et de grévistes descendent sur Madison avec slogans, chants et tambours pour noyer, jour après jour, la capitole dans un boucan incessant (préfigurant le mouvement Occupy Wall Street). Plusieurs Républicains, réformateurs ou non, reçoivent des menaces de mort. Une première vague de recalls a lieu pendant l’été 2011, visant six sénateurs républicains (les Républicains riposteront en organisant des élections recalls contre trois Démocrates), qui se soldera par des échecs sauf pour deux républicains. N’oublions pas la tentative d’élire une juge d’extrême gauche à la Cour Suprême de Wisconsin. Enfin, en janvier 2012, la réunion de plus de 900.000 signatures pour demander le recall de Scott Walker ainsi que de son lieutenant-gouverneur et de quatre sénateurs républicains.
Rien n’y fait. Grâce à la politique de Scott Walker, le Wisconsin a atteint, en moins d’un an et demi, un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale et un budget en équilibre, ainsi qu’une diminution de la criminalité. Par ailleurs, les citoyens ne veulent pas que les États-Unis continuent de se comporter comme la Grèce ou de l’Espagne ou qu’ils subissent leur sort. Enfin, faire appel au recall, alors qu’il n’y a eu ni affaire criminelle ni preuve d’incompétence (le recall est une procédure rarissime, utilisé seulement trois fois depuis le début de l’histoire des USA), n’est pas du goût des électeurs, qui voient (avec raison) d’un mauvais œil le fait de faire appel au recall simplement parce qu’on n’a pas digéré le résultat, légitime, d’élections non contestées.
[INTERTITRE] Lamentations des Médias
Suite à la victoire de Scott Walker (plus de 53.1%, mieux que ses résultats dans l’élection de 2010), les rares récits que les médias français produiront sur l’affaire seront larmoyants pour les nobles syndicats, leur échec dû à l’injustice du monde capitaliste : « Pour le monde syndical, les enseignants et les fonctionnaires qui se sentent montrés du doigt comme les fauteurs de déficits, c’est un coup dur » regrette Corine Lesnes dans Le Monde. Comme ses homologues américains, le journal de référence accuse le capitalisme, mentionnant les contributions, soi-disant anti-démocratiques, de ces « milliardaires républicains … des frères Koch … aux Texans Harold Simmons et Bob Perry » — tout en oubliant pertinemment l’existence de George Soros et d’autres milliardaires démocrates…
On avance les chiffres de « 45,6 millions en faveur de Scott Walker [contre] 17,9 millions pour Tom Barrett » (le maire de Milwaukee, adversaire démocrate du gouverneur dans le recall) ; à la Maison Blanche, le porte-parole de Barack Obama regrette une « compétition dans laquelle l’un des adversaires a huit fois plus d’argent que l’autre » ; tandis qu’un un manifestant à Madison sanglotera : « C’est la fin de la démocratie ». Or, tous ces chiffres sont trompeurs, vu que les statistiques ignorent plusieurs données. Par exemple (et avant tout), ils ne tiennent pas compte des contributions des syndicats (aussi opaques, voire plus, aux USA qu’en France) qui atteindraient — au moins — le chiffre de 21 millions de dollars.
Par ailleurs, on notera que la gauche, américaine comme française, est beaucoup moins scandalisée quand c’est la gauche qui dépasse la droite en dépenses, comme c’était le cas en 2008 (la campagne de Barack Obama a dépensé le double de celle de John McCain), ou en 2012 quand il s’agissait de vanter (!) le fait que la campagne de réélection d’Obama allait dépenser plus que toutes les campagnes antérieures de l’histoire des États-Unis, et atteindre, pour la première fois, le chiffre rond d’un milliard de dollars.
Le combat et la victoire de Scott Walker risquent fort d’être source d’inspiration pour les gouverneurs d’autres États (tant démocrates que républicains), ainsi que pour les maires des villes surendettées (des réformes similaires sur les pensions publiques ont été votées dans les villes californiennes de San Diego (maire républicain) et de San José (maire démocrate)). Mitt Romney, le candidat du parti républicain qui a promis d’être pro-contribuables et pro-business s’il était élu président en novembre 2012, a aussitôt réagi : « Les résultats de ce soir auront un écho au-delà des frontières du Wisconsin … Le gouverneur Walker a montré que les citoyens et les contribuables peuvent l’emporter sur les coûts incontrôlés de la fonction publique imposés par les syndicats. »
Erik Svane

Le Gouverneur du Wisconsin Scott Walker, visé par les syndicats pour avoir décidé de remettre de l’ordre dans les dépenses de l’État, a remporté les élections du 5 juin haut la main.

Beaucoup de Français ne semblent pas s’en rendre compte — tant les médias, américains comme français, se sont montrés discrets sur le sujet — mais le 5 juin, les contribuables américains ont remporté une grande victoire.

Ce jour-là, la tentative, de la part des syndicats nationaux et de leurs alliés parmi les pouvoirs retranchés (et particulièrement au parti démocrate), de mettre fin à la vie politique d’un réformateur au Wisconsin a échoué. Le Gouverneur Scott Walker, visé par les syndicats pour avoir décidé de remettre de l’ordre dans les dépenses de l’État, se confronte à une élection de « rappel » (a recall election, normalement réservée pour des affaires criminelles) et la remporte, haut la main.

Rappelons que Scott Walker fait partie du mouvement de protestation adoubé Tea Party (leur devise pourrait être « non, nous ne sommes pas des vaches à lait ») dont les membres sont de fait les contribuables américains qui, finalement, en ont eu assez de l’argent jeté par les fenêtres — la goutte qui a fait déborder la vase arrive lorsque Barack Obama dépense plus pendant sa première année à la Maison Blanche (2009) que George W Bush ou Bill Clinton pendant leurs huit ans à la tête du pays — provoquant le raz-de-marée des révoltés pendant les élections de mi-mandat en novembre 2010 qui décime la majorité démocrate. Le Tea Party est tant contre le parti démocrate (naturellement de gauche) que, dans les primaires du parti républicain (plutôt conservateur), contre les dinosaures qui se sont laissés scléroser par l’usure.

N’oublions pas que la mauvaise réputation dont jouissent parfois les Tea Partiers, tant en Amérique qu’en France — ils ne seraient autre chose que des abrutis réactionnaires, voire des racistes, etc —, est due à une volonté expresse et délibérée de la part de la classe politique installée (tant de gauche comme de droite, et des deux côtés de l’Atlantique) de les diaboliser, car les politiciens professionnels savent que si les idées de ces trouble-fêtes ( »ça suffit ! cessez de jeter de l’argent par les fenêtres ! ») triomphent, la « fête » dont ils jouissent depuis des vingtaines d’années risque de prendre fin. (Pour plus de détails, lire « Tea Parties : La révolte des contribuables américains » de Charles-Henri d’Andigné dans Le Cri nº 90.)

Le nouveau gouverneur ose s’attaquer aux fonctionnaires

Aussitôt élu, le Gouverneur Walker réduit les impôts et s’attaque aux avantages des fonctionnaires : il ne s’agit pas seulement de réduire les pensions et les avantages sociaux (pour qu’ils soient plus proches de leurs équivalents dans le privé), il veut aussi laisser aux employés de l’État le choix de payer ou non des cotisations syndicales tout en supprimant la possibilité pour les syndicats de négocier collectivement leurs conditions de travail.

Pourquoi ne devrait-on pas laisser les employés publics former un syndicat ? (Franklin Roosevelt, le président qui était à l’origine de l’État-providence à l’américaine, avait dit que ce serait de la folie.) Parce que, contrairement au syndicat d’une entreprise privée, il n’y a personne pour opposer ce qui est un monopole, pas de contre-pouvoir pour assurer que leurs demandes restent raisonnables, pas de PDG pour assurer que son argent ne soit pas utilisé n’importe comment. Surtout, les politiciens n’assumeront pas ce rôle, puisqu’ils seront « récompensés » par le syndicat (en espèces, en contributions, et en votes) s’ils acquiescent à leur ouvrir les robinets des deniers publics, alors qu’à l’inverse, ils seront punis s’ils s’y opposent — exactement comme c’est le cas pour Scott Walker.

En effet, les boucliers se lèvent au Wisconsin et c’est une véritable fronde syndicaliste qui prend forme en défense du statu quo et de l’état nourrice. Dès février 2011, l’ensemble des sénateurs d’État démocrates quittent Madison, la capitale, pour se réfugier dans l’État voisin (l’Illinois de Barack Obama), dans l’espoir d’empêcher les partisans des réformes d’atteindre le quorum. Pendant ce temps, des centaines de milliers de manifestants et de grévistes descendent sur Madison avec slogans, chants et tambours pour noyer, jour après jour, la capitale dans un boucan incessant (préfigurant le mouvement Occupy Wall Street).

Plusieurs Républicains, réformateurs ou non, reçoivent des menaces de mort. Une première vague de recalls a lieu pendant l’été 2011, visant six sénateurs républicains (les Républicains riposteront en organisant des élections recalls contre trois Démocrates), qui se soldera par des échecs sauf pour deux républicains. N’oublions pas la tentative d’élire une juge d’extrême gauche à la Cour Suprême de Wisconsin. Enfin, en janvier 2012, la réunion de plus de 900 000 signatures pour demander le recall de Scott Walker ainsi que de son lieutenant-gouverneur et de quatre sénateurs républicains.

Rien n’y fait. Grâce à la politique de Scott Walker, le Wisconsin a atteint, en moins d’un an et demi, un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale et un budget en équilibre, ainsi qu’une diminution de la criminalité. Par ailleurs, les citoyens ne veulent pas que les États-Unis continuent de se comporter comme la Grèce ou l’Espagne et qu’ils subissent leur sort. Enfin, faire appel au recall, alors qu’il n’y a eu ni affaire criminelle ni preuve d’incompétence (le recall est une procédure rarissime, utilisé seulement trois fois depuis le début de l’histoire des USA), n’est pas du goût des électeurs, qui voient (avec raison) d’un mauvais œil le fait de faire appel au recall simplement parce qu’on n’a pas digéré le résultat, légitime, d’élections non contestées.

Lamentations des médias

Suite à la victoire de Scott Walker (plus de 53,1%, mieux que ses résultats dans l’élection de 2010), les rares récits que les médias français produiront sur l’affaire seront larmoyants pour les nobles syndicats, leur échec dû à l’injustice du monde capitaliste : « Pour le monde syndical, les enseignants et les fonctionnaires qui se sentent montrés du doigt comme les fauteurs de déficits, c’est un coup dur » regrette Corine Lesnes dans Le Monde. Comme ses homologues américains, le journal de référence accuse le capitalisme, mentionnant les contributions, soi-disant anti-démocratiques, de ces « milliardaires républicains … des frères Koch … aux Texans Harold Simmons et Bob Perry » — tout en oubliant pertinemment l’existence de George Soros et d’autres milliardaires démocrates…

On avance les chiffres de « 45,6 millions en faveur de Scott Walker [contre] 17,9 millions pour Tom Barrett » (le maire de Milwaukee, adversaire démocrate du gouverneur dans le recall) ; à la Maison Blanche, le porte-parole de Barack Obama regrette une « compétition dans laquelle l’un des adversaires a huit fois plus d’argent que l’autre » ; tandis qu’un manifestant à Madison sanglotera : « C’est la fin de la démocratie ». Or, tous ces chiffres sont trompeurs, vu que les statistiques ignorent plusieurs données. Par exemple (et avant tout), ils ne tiennent pas compte des contributions des syndicats (aussi opaques, voire plus, aux USA qu’en France) qui atteindraient — au moins — le chiffre de 21 millions $.

Par ailleurs, on notera que la gauche, américaine comme française, est beaucoup moins scandalisée quand c’est la gauche qui dépasse la droite en dépenses, comme c’était le cas en 2008 (la campagne de Barack Obama a dépensé le double de celle de John McCain), ou en 2012 quand il s’agissait de vanter (!) le fait que la campagne de réélection d’Obama allait dépenser plus que toutes les campagnes antérieures de l’histoire des États-Unis, et atteindre, pour la première fois, le chiffre rond d’un milliard $.

Le combat et la victoire de Scott Walker risquent fort d’être source d’inspiration pour les gouverneurs d’autres États (tant démocrates que républicains), ainsi que pour les maires des villes surendettées (des réformes similaires sur les pensions publiques ont été votées dans les villes californiennes de San Diego (maire républicain) et de San José (maire démocrate)). Mitt Romney, le candidat du parti républicain qui a promis d’être pro-contribuables et pro-business s’il était élu président en novembre 2012, a aussitôt réagi : « Les résultats de ce soir auront un écho au-delà des frontières du Wisconsin … Le gouverneur Walker a montré que les citoyens et les contribuables peuvent l’emporter sur les coûts incontrôlés de la fonction publique imposés par les syndicats. »

Erik Svane, journaliste, auteur de La Bannière étalée