2012/01/28

Le Monde et le HuffPost : "En quoi le conflit d'intérêts n'a-t-il plus cours ?"

Sujet délicat cette semaine pour le médiateur
écrit Pascal Galinier, le médiateur du Monde. alors que le quotidien participe (actionnaire à 34 % de ce nouveau média "participatif") au lancement de l'édition française du Huffington Post.

Il s'avère que la directrice éditoriale de HuffPo France est
Une certaine Anne Sinclair. Ancienne journaliste de TF1, mais aussi et surtout épouse de Dominique Strauss-Kahn.

"Superbe opération de com'", comme s'exclament Ariane Chemin et Marion Van Renterghem, grands reporters au Monde ? De fait, dans la foulée, Anne Sinclair a fait cette semaine la cover de Gala, de Paris Match, de VSD... Avec de belles photos dans les locaux du Monde... De quoi faire un peu oublier les articles moins avenants de la presse américaine ? Cette presse qu'Anne Sinclair juge "exigeante, précise, travailleuse" dans un entretien au magazine Elle la semaine dernière. "Certains commentateurs français ont questionné son objectivité quant aux scandales en cours en lien avec son mari", écrivait dès mardi le Herald Tribune, qui cite "certaines critiques (qui) pensent qu'elle a perdu sa pertinence depuis qu'elle a abandonné son job de présentatrice en 1997 quand M. Strauss-Kahn a été nommé ministre des finances". L'hebdomadaire Newsweek, lui, est plus lapidaire : "Anne Sinclair - Mme DSK - a été nommée directrice éditoriale d'une nouvelle extension française du Huffington Post, une publication qui fait aux auteurs ce que son mari est réputé faire aux femmes de chambre." Façon un peu "limite" de rappeler aux lecteurs américains qui est Anne Sinclair, illustre inconnue outre-Atlantique...

"Lui c'est lui, moi c'est moi", semble-t-elle répliquer à ceux qui évoquent son époux. Pas si simple. "Elle est à la fois journaliste et femme de DSK. Personne ne peut l'oublier", observe Raphaëlle Bacqué, grand reporter au Monde. "Elle a abandonné le journalisme quand son mari est entré au gouvernement, en expliquant elle-même qu'il y avait conflit d'intérêts. En quoi le conflit d'intérêts n'a-t-il plus cours ? DSK, dont elle a fait la communication, reste mêlé à un fait divers majeur de l'actualité française, dont on ignore encore toutes les ramifications", rappelle Marion Van Renterghem.

Comme toujours, le médiateur se pose plus de questions qu'il n'obtient de réponses. Etre ou ne pas être dans le "plan com'" de DSK ? Sacré dilemme, que le médiateur soulevait déjà une chronique en septembre 2011. La réponse n'a pas changé. Et l'accueil d'Anne Sinclair dans notre maison n'y changera rien. Tenez, lundi, la conférence de presse du Huffington Post était organisée par Anne Hommel, d'Euro-RSCG, la "communicante" de... Dominique Strauss-Kahn.

2012/01/24

Dominique de Villepin's Opposition to Bush and Rumsfeld Compared to Charles de Gaulle's Resistance to Pétain and Hitler

In a one-page spread in Le Monde Magazine called Le Roman-Photo de Villepin le Magnifique, Bastien Bonnefous compares Dominique de Villepin to Charles de Gaulle, no less — both in the title of the caption (L'homme qui a dit non) and in the caption itself. When Jacques Chirac's foreign minister appears at the United Nations to oppose George W. Bush and Donald Rumsfeld in their decision to oust Saddam Hussein, Bonnefous says that "It is his June 18, 1940."
C'est son 18 juin 1940.
Uh, is that so, Monsieur Bonnefous? Charles de Gaulle was not a minister or even in any position of influence and power at the time he launched his appeal over the BBC, far from it, and he was not opposing a fellow democratic republic from which he had nothing, personally, to fear. He was an outcast, battling Nazi Germany, and an outcast whose (French) government would pronounce the death penalty against him… Dominique de Villepin was hardly in danger of death, or of anything else, for opposing Washington. So… Let's not mix things up, shall we?