2011/11/17

La French Heritage Society : Quand les "Américains deviennent les bons apôtres du patrimoine français"

En matière d'amitié franco-américaine, difficile de faire plus ostensible que Nicolas Sarkozy et Barack Obama début novembre à Cannes
écrit Corine Lesnes dans Le Monde.
Hors campagne électorale, mieux vaut, pour entretenir la flamme, se fier aux vrais francophiles, amoureux en toutes saisons du paysage, de la langue et du style de vie. De vrais amis qui estiment que la France, avec ses vieilles pierres, ses fromages, ses parfums, son esprit critique et ses mouvements sociaux — on irait presque jusqu'à dire ses 35 heures — est un morceau de patrimoine de l'humanité qu'il convient de préserver — et de subventionner.

… Chaque année, [Christian Draz] consacre de 15 000 à 20 000 dollars à la rénovation du patrimoine français. "Il ne s'agit pas seulement de subventionner les propriétaires de châteaux. C'est aussi l'occasion de mieux connaître les Français", dit-il. En 2010, son cercle de francophiles à Boston a offert 10 000 dollars au château de Haroué, en Lorraine, pour l'entretien de sa grille d'honneur, oeuvre de Jean Lamour. La France "reste un pays phare", rassure-t-il. Elle continue à représenter "le chic, le style, une certaine rigueur intellectuelle, une certaine ouverture d'esprit"...

Le collectionneur est l'un des 400 mécènes rassemblés autour de la French Heritage Society (FHS), une association qui se consacre à la préservation de l'architecture française. Depuis sa création en 1982, la FHS a distribué 9 millions de dollars (6,7 millions d'euros) pour la rénovation de quelque 500 châteaux, églises ou jardins français, de la Roche-Courbon, en Charente-Maritime, à Brissac, dans le Maine-et-Loire, ou Josselin, dans le Morbihan. En contrepartie, les bienfaiteurs sont accueillis sur place avec des traitements de faveur : un dîner aux chandelles offert par la princesse Minnie de Beauvau-Craon, à Haroué. Un gala à Vaux-le-Vicomte, préparé par le chef du Grand Véfour...

Les propriétaires de châteaux sont "prisonniers de leurs domaines", explique le comte Denis de Kergorlay, du château de Canisy, en Normandie. Ils sont constamment pris à la gorge par les réparations, les impôts. "Alors, quand le mythique libérateur américain arrive, se développe un sentiment chaleureux de compréhension mutuelle. Les Américains deviennent les bons apôtres du patrimoine français"...

2011/11/16

Partisan de l'intervention de l'Etat, promoteur de l'assurance-maladie universelle, Obama est un adepte de l'UE, dépensier et fauteur de dette

La tornade financière qui secoue l'Union européenne (UE) n'a pas encore franchi l'Atlantique, mais déjà, son souffle agite la campagne pour l'élection présidentielle américaine de 2012
écrit Philippe Bernard dans Le Monde, faisant echo à James Pethokoukis.
Elle offre aux adversaires du président sortant une occasion rêvée de marteler une idée qui leur est chère : Barack Obama, partisan de l'intervention de l'Etat, promoteur de l'assurance-maladie universelle est un adepte du modèle social européen, autrement dit, dépensier et fauteur de dette. Or ce modèle incarné par l'UE serait en faillite. Donc, prétendent-ils, le président Obama est un danger pour l'Amérique.

Simpliste, la réthorique "Obama = Europe = crise" pourrait se révéler efficace dans un pays habitué à se voir comme un modèle, mais où le taux de chômage dépasse désormais 9 %. "La réponse (d'Obama à la crise) consiste à emprunter de l'argent, ce dont nous n'avons pas les moyens, et à l'attribuer à des bureaucrates et à des politiciens à Washington. Exactement comme l'Europe (...). Au lieu d'encourager les entrepreneurs (...), il augmente leurs impôts (...) et accroît les pouvoirs des leaders syndicaux. (...) Les réponses européennes du président Obama ne sont pas la bonne solution aux défis de l'Amérique", a déclaré Mitt Romney, probable candidat républicain lorsqu'il a lancé sa campagne, en juin.

2011/11/15

Il y a 50 Ans : "Abolissons les Limites de Vitesse Stupides"


Déjà en 1960, les citoyens avec un cerveau essayaient de faire valoir que mettre trop d'emphase sur la vitesse négligeait d'autres problèmes, tels que l'ivresse et … s'endormir au volant (conséquence directe de la vitesse… soporifique), comme le montre cet article de Popular Science (via Instapundit)… Et que dans les États des USA où les conducteurs lambda ne souffraient pas de la distraction de craindre la police de la route, ils étaient en fait plus en sécurité…
In what was considered a controversial article at the time, writer Paul Kearney argued that by overemphasizing speed limits, highway officials neglect more pressing problems, like drunk driving. Moreover, statistics showed that most of the recent accidents in Pennsylvania, Indiana, and New York involved vehicles driving slower than 50 miles per hour. More drivers died in New York after falling asleep at the wheel, hitting deer, or making various other "human errors." Conversely, highways with moderately high speed limits experienced less accidents. Kearney noted that New Jersey drivers were safer overall because they weren't so distracted by their fear of strict highway patrolmen, who had a reputation for cruising around in hope of busting people breaking the speed limit.

2011/11/13

Sans les chaînes de télévision, il est impossible de faire du cinéma en France


Dans un entretien avec Gérard Courtois et Thomas Wieder, Patrick Rotman essaie d'expliquer la différence entre le cinéma français et américain.
Le cinéma français semble peiner à aborder les sujets politiques. Partagez-vous ce diagnostic ?

Il faut s'entendre sur ce dont on parle. Si on considère comme " politique " tout film qui traite des problèmes de la cité au sens large, des conflits sociaux, des rapports de pouvoir, la filmographie française est abondante. Si, en revanche, on entend par politique un film qui raconte la conquête ou l'exercice du pouvoir, la filmographie est effectivement assez maigre.

Regardez les films de fiction qui mettent en scène des présidents de la République. Non seulement je n'en ai que deux à l'esprit, mais ce sont, de surcroît, des films dont le sujet central n'est pas directement politique. Ainsi, Le Bon Plaisir (1983), de Francis Girod, est au fond une histoire d'enfant illégitime. Quant au Promeneur du Champ-de-Mars (2004), de Robert Guédiguian, c'est, à travers le personnage du vieux Mitterrand, bien davantage une variation sur le thème du " vieil homme et la mort " qu'un film sur les rouages de l'appareil d'Etat ; en outre, il a été réalisé après la mort de l'ancien président.

Le contraste est saisissant avec le cinéma américain. Depuis qu'Hollywood existe, les Américains considèrent à juste titre la vie politique comme un terreau cinématographique inépuisable, où les passions sont exacerbées, les affrontements d'une virulence incroyable et les enjeux dramatiques, où l'on se combat et s'élimine. Aux Etats-Unis, non seulement les films qui traitent de cette question sont innombrables, mais ils utilisent toute la palette et appartiennent à tous les genres. Vous avez des comédies satiriques complètement loufoques, comme Des hommes d'influence (1997), de Barry Levinson, mais aussi de grands " biopics ", comme le Nixon (1995) d'Oliver Stone, ou de vrais thrillers, comme Les Pleins Pouvoirs (1997), de Clint Eastwood.

Comment expliquez-vous cette différence entre la France et les Etats-Unis ?

Le mode de financement du cinéma français y est pour beaucoup. Sans les chaînes de télévision, il est impossible de faire du cinéma en France. Or les chaînes sont très soucieuses de ce qu'elles peuvent montrer à 20 h 30. Dès lors, faire un film de fiction politique est, dans notre pays, un vrai chemin de croix : a priori, les financiers et les patrons de chaîne pensent qu'un tel film ne peut pas atteindre un grand public.