2010/09/23

Il sera très facile d'avoir la paix avec, mettons, la Russie et l'Islam : il suffit simplement d'ignorer les provocations et les actes d'aggression

Deux ans après la guerre éclair entre la Russie et la Géorgie, le paysage a changé dans l'espace postsoviétique. La remise à plat décidée par Barack Obama a produit son effet. Outre la question des voies de transit vers l'Afghanistan, Washington a privilégié deux dossiers, sur lesquels Moscou s'est montré coopératif : la réduction des arsenaux nucléaires et l'Iran. Les pays européens, autrefois déchirés entre droits de l'homme et intérêts économiques, ont aussi basculé dans le réalisme. Même l'extension jusqu'à 2042 du bail de la flotte russe dans le port ukrainien de Sébastopol est passée, en avril, comme une lettre à la poste.
L'analyse de Piotr Smolar dans Le Monde est une longue liste de si nous fermons les yeux, si nous nous bouchons les oreilles, si on se tait, alors tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes
Aujourd'hui, une unanimité diplomatique se dessine : les rapports avec la Russie ne doivent plus se développer dans la méfiance mutuelle. La vente possible d'un navire de guerre à Moscou par un pays de l'OTAN - en l'occurrence la France, avec le Mistral - aurait été inimaginable dans un passé récent. Plus d'états d'âme : dans les chancelleries occidentales, on parle économie et sécurité.
"Plus d'états d'âme" ; "basculé dans le réalisme" ; " inimaginable dans un passé récent" ; "victoire du pragmatisme". Il ne reste qu'à se demander jusqu'où peut se baisser le défaitisme occidental (notons que les ennemis de la détente viennent — comme d'habitude — des USA, vu que les horribles Républicains méfiants pourraient miner la nouvelle atmosphère de paix puisque "aux Etats-Unis, le nouveau traité Start pourrait faire l'objet d'une offensive républicaine cet automne" et s'il "n'était pas ratifié, Barack Obama subirait [ciel !] un grave revers"), surtout suite au scandale du livre de Bob Woodward aux Etats-Unis par rapport à un autre ennemi de l'Occident. (Pardon, c'est vrai, toute the leftist narrative repose sur le fait — n'ayons "plus d'états d'âme" et basculons "dans le réalisme" afin de jouir de la "victoire du pragmatisme" — qu'en fait, l'Occident n'a pas d'ennemis. Il suffit d'un peu de compréhension et de bonne volonté — une volonté de s'incliner — de temps en temps, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes…) On apprenait dans Obama's Wars que Barack Obama, alias the Apologizer-in-Chief, avait dit que
We can absorb a terrorist attack. We’ll do everything we can to prevent it, but even a 9/11, even the biggest attack ever . . . we absorbed it and we are stronger.
En d'autres mots, essayons de basculer dans le réalisme et de ne pas réagir trop fortement et d'ignorer l'acte de terrorisme occasionnel, et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes. Cela vient de celui qui a juré de défendre le peuple américain (ainsi que la Constitution). Comme on peut le lire dans The Blaze,
Ace of Spades blogger “Ace” believes that the comment represents an underlying leftist belief that “we’re just going to have to be mature about mass murder.” … He adds:

But the left is pushing this idea that we can safely “absorb” many new 9/11′s with an eye towards getting us to “accept” the greater bargain they fatuously offer — peace, and a general wind-down of post-9/11 security “overreactions” like the FBI tracking Muslims suspected of terrorist ties. If only we didn’t overreact to the occasional mass-murder, we could go about our business without war, without increased security measures, without “Islamophobia,” without the rest of it.