2005/01/21

Les formules passe-partout du monde politique et la manie de se défausser de ses responsabilités et décisions sur des institutions impersonnelles

Il est irritant d'entendre répéter si souvent en Europe, et dans tous les pays, que telle décision ou telle règle a été « édictée par Maastricht », ou « imposée par Bruxelles »
s'indigne un vieux lecteur du Monde, Robert Polet, lequel se déclare irrité par les formules déresponsabilisantes (et lequel aurait pu aisément inclure l'ONU dans l'équation).
C'est d'autant plus préoccupant lorsque cela vient des journalistes du Monde, que vous appréciez et lisez depuis des dizaines d'années (depuis 1965 dans mon cas).

Ces formules passe-partout sont incorrectes (...), on sait que ces décisions ou règles sont prises par les institutions européennes : le plus souvent par le Conseil, c'est-à-dire par les chefs d'Etat ou de gouvernement, ou par les ministres spécialisés de ces Etats ; parfois en combinaison avec le Parlement européen dans le cadre de la « codécision » et presque toujours sur propositions de la Commission européenne — rares sont les domaines où celle-ci jouit d'un pouvoir de décision propre. (...)

Ce qui est préoccupant, c'est, du côté politique, cette manie de se défausser de ses propres responsabilités et décisions sur des impersonnels — Bruxelles ou Maastricht — et, du côté des médias — en particulier d'un grand journal comme Le Monde —, de contribuer à propager dans l'opinion publique des idées erronées sur la responsabilité des décisions politiques.

Je vous serais tellement reconnaissant si vous pouviez être attentifs à ne plus recourir à ces formules stéréotypées et venimeuses !