2004/06/12

"Mensonges, manipulations, pressions en tout genre"

Le journal indépendant annonce qu'à la une du Monde 2, on lira :
Le récit des mensonges, manipulations, pressions en tout genre exercées par le camp de la paix pour garder un psycopathe au pouvoir à Bagdad.
Ah ah ah, je blaguais. Vous n'alliez pas croire cela, non?! Comme vous êtes naïfs. Non, voici la véritable histoire que propose la Une de l'hebdomadaire du Monde :
Le récit des mensonges, manipulations, pressions en tout genre exercées par l'équipe de George W Bush pour entraîner les Etats-Unis dans la guerre.
Dieu merci pour le quotidien de référence. Que feraient les Français sans lui?

Pendant ce temps, on annonce que France 2 va diffuser un documentaire montrant "les tromperies" du chef de l'état "et de son entourage". Jacques Chirac? Bien sûr que non. Le documentaire avec "éléments à charge" par un "procureur rigoureux" qui sera diffusé sur la chaîne de l'état s'appelle "Le Monde selon Bush" . (Il est basé en partie sur La guerre des Bush, le livre "qui révèle d'étranges zones d'ombre autour du conflit en Irak"; apparemment, les étranges zones d'ombre des Français, Russes, et d'autres membres du soi-disant camp de la paix autour de Saddam Hussein ne valent pas la peine de faire l'objet de débats, de commentaires, ou de documentaires.)

Mais attendez… il ne s'agit pas seulement de casser du Ricain contemporain. Faut pas leur faire des cadeaux, à ces diables de Yankees. Quand il s'agit de l'ennemi numéro 1 du monde, il ne faut pas faire dans la dentelle. Qu'allez-vous croire là? Ainsi, Dominique Moïsi annonce dans le International Herald Tribune qu'à Saint-Lô, les pouvoirs ont organisé un "débat", intitulé La bataille de Normandie : Invasion ou Libération ?

C'est quand même une coincidence oh combien bienheureuse que les débats en France — comme les histoires à la une et les documentaires — servent toujours à remettre en question les aspects positifs de l'Oncle Sam. Et jamais les aspects positifs, par exemple, des humanistes européens. Ou du camp de la paix…

2004/06/10

R.I.P, le "cowboy débile" (1911-2004)

Comme tous les médias du monde, les médias français ont évoqué la mort du 40ème président des États-Unis ce weekend. Quelques petites erreurs vues sur la mort de Ronald Reagan (il est vrai sans grande conséquence) :
  • Le Monde dit que le mandat présidentiel de Ronald Reagan a été de 1980 à 1989. Or, les mandats américains ne durent que quatre ans, au plus huit (pour deux mandats), et cela en fait neuf. En fait, si Ronnie a été élu en novembre (1980), il n'a pris ses fonctions qu'en janvier de l'année suivante (1981), comme tous les présidents.

  • Les infos de France 3 disent que quand Ronald Reagan fut la victime d'un "néo-nazi" lors de la tentative d'assassinat contre lui en mars 1981. John Hinckley est surtout connu pour avoir le cerveau dérangé — il ya peut-être des similitudes (beaucoup même), mais ce n'est quand même pas tout à fait la même chose.

  • Toujours sur France 3, Ronald Reagan raconte (en américain) comment il a échappé à la balle de Hinckley (la traduction se fait en direct) : "Jerry, mon garde du corps, m'a jeté dans la limousine et il est mort au-dessus de moi." Or, aucune personne n'a été mortellement touché ce jour-là et le sus-nommé Jerry s'est jeté sur le président pour le couvrir de son corps, alors que s'est-il passé dans l'émission? Le traducteur a compris "he died over me" alors que ce que Ronnie a dit, c'était "he dived over me".
Bon, c'est vrai, il n'y a peut-être pas vraiment de quoi faire cuire un œuf… Allons plutôt jeter un coup d'œil à l'article que Reginald Dale a consacré au 40ème président des États-Unis dans le International Herald Tribune.
Le challenge, en tout cas durant les premières années, était de persuader les Européeens que Reagan était aux commandes, tant de la politique étrangère qu'interne. En Europe, les médias et l'élite politique traitaient Reagan avec du mépris.

Chaque fois que je rentrais en Europe durant le premier mandat de Reagan, nos amis européens se faisaient un plaisir de nous informer que Reagan était un acteur de série B, un cow-boy (il était fier des deux) et un "fou de guerre" — ce qu'il n'était d'aucune façon.

Ces commentaires en disaient plus sur l'ignorance européenne de l'Amérique que sur Reagan. Les Européens sont habitués à ce que leurs politiciens grimpent les échelles du parlement et du parti avant de devenir des leaders, et sont souvent ignorants du fait que les Américains sont fiers du fait que presque n'importe qui peut se lancer dans la course pour la présidence du pays.

Les Européens sont habitués à penser des leaders américains comme étant des types syphistiqués du nord-est du pays, entre Washington et Boston, même si des telles personnes ne représentent qu'une infime partie de la population.

C'est l'une des raisons pour lesquelles tant d'Européens se disent que John Kerry devra nécessairement gagner cette année. On entend exactement le même type d'insultes mesquines ("cowboy débile") contre le Président George W. Bush que celles dirigées contre Reagan il y a deux décennies.

Plus ça change…

Je ne peux que trop vous conseiller de lire le reste de l'article, surtout la seconde moitié qui concerne "deux tendres souvenirs [qui] illustratent le talent unique de Reagan" (dont l'un concerne une journaliste française).

Read the English version

2004/06/07

Scandale à Paris : Tentative de sabotage de la manifestation anti-américaine

Quand, à la veille de l'anniversaire du débarquement en Normandie, une manifestation anti-américaine se faufile à travers les rues de la capitale du "premier ami de l'Amérique", que doit faire un bloggueur danois-américain, surtout s'il est accompagné d'une demi-dizaine de compagnons? Par exemple, il pourrait attendre que les photographes et les cameramen soient prêts à mitrailler les grosses légumes grognons en tête de file, sortir la bannière étoilée et un panneau pro-américain, et se mettre à brailler un hymne patriotique…

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